De retour a Montreal!

le blog d'un continent à l'autre

8 mars 2009

La Tanzanie de hauteurs a splendeurs

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Quand nous avons quitte le Malawi a 6h am nous avons croise une meute de jeunes enfants en route vers "l ecole", pieds nus avec un maigre cahier effrite a la main, ils se taquinaient lentement pour etirer le temps avant les lecons de la journee. Nous quittions une Afrique dont nous etions deja amoureux pour se rendre en Tanzanie, un pays riche en ressources touristiques.
Nous sommes entres par le sud a Mbeya. Nous nous sommes entasses dans un dalat dalat (minibus) pour quelques heures de route. Sans prevenir, le chauffeur s est soudainement arrete sur le bord de la route, il est descendu du vehicule, a acoste un cycliste, lui a emprunte son velo et a quitte en pedalant a toute vitesse. Il est revenu 30 minutes plus tard avec une bouteille d essence a la main. Faut croire que la creativite de leur desorganisation nous surprendra toujours!
Notre sejour a Mbeya s imposait surtout pour alleger la longue route qui mene jusqu a Dar Es Salam (Dar Es). Malgre qu il n y a pas beaucoup d action dans ce petit village, le paysage montagneux et verdatre nous a permis de nous degourdir les jambes dans un arriere plan tres enchanteur. Nous avons deniche un lit douillet dans une mission catholique et avons pris la journee pour organiser notre transport vers Dar Es.

Une autre journee complete d autobus nous a mene a la grande metropole Dar Es est assez cahotique et brute dans son ensemble. Elle nous a rappele les airs du Caire, un ramassis d edifices malpropres cadres par des rues inegales et maladroites. Et tot le lendemain matin, nous avons pris un ferry pour se rendre a cette petite ile de reve : Zanzibar. Meme son trajet fut complemente par l accueil d une dizaine de dauphins heureux.

Sauti Za Busara
Nous sommes atteris a Zanzibar a la meme occasion du plus important festival musical au pays. Nous n aurions pu planifier mieux pour y passer la Saint Valentin et mon anniversaire. Or, si nous avions justement planifie un peu mieux, nous n aurions peut etre pas passe plus de deux heures a arpenter les rues de Stone Town a la recherche d un toit pour la nuit. La ville etait completement monopolisee par la popularite du festival, elle bouillait de touristes et de locaux qui venaient de partout pour voir et entendre la programmation internationale de musique africaine. Quand nous n etions plus capable de supporter le poid de nos gros sacs a dos, la chaleur, la faim et les deux charlatans qui nous harcelaient, nous avons interpelle un taxi et la commande etait simple : " Trouve nous un hotel." Le prix traduisait parfaitement le concept de l offre et la demande, mais ce gentil chauffeur avait localise une chambre convenable pour nous au coeur de l action.

Contrairement au reste du pays, Zanzibar est majoritairement musulmane, en fait, cette ile est si differente qu elle est meme geree independamment requerant un etampe d entree et de sortie sur son territoire. Inspire d un decor colonial, Stone Town est magnifique a plusieurs egards : pour ses plages dorees, ses marches artisanaux, son architectures a la fois arabe et orientale, ses ruelles tordues comme un labyrinthe et bien sur, sa fine et delicieuse cuisine.

Nous sommes arrives a Stone Town, situee sur la pointe sud ouest de l ile, l endroit ou se tenait le festival. Il se deroulait au coeur d un tres ancien fort. Avec une temperature parfaite au rendez vous et un tel decor, l atmosphere ne pouvait qu etre unique, festive et oh combien joyeuse. C est sous le theme Sauti Za Busara (Sounds of Wisdom) que plusieurs artistes internationaux ont defile sur la scene des midi sous l admiration chaleureuse du soleil jusqu aux premieres heures du matin a la douceur de la brise nocturne. Nous avons assiste a la performance de plusieurs artistes de l Ethiopie, au Niger, au Kenya, de l Uganda, de Londre et bien sur de la Tanzanie. Sauti Za Busara offrait une programmation variee, des chanteurs solos, des groupes orchestraux, des danseurs, rappeurs, intrumentalistes, meme des bruiteurs et un poete ! Parmi nos decouvertes : Best of Wapi (Words and Pictures) qui presentait des jeunes artistes au talent creatif et diversifie. En apres midi, Kiumbiza (Pemba) ont performe une danse traditionnelle particuliere a l ile Pemba. Ca ressemble a deux personnes qui se battent avec des batons de bois, un curieux melange de Capoeira et d escrime. Nous avons ensuite assiste a Mohamed Ilyas & Nyota un homme qui incarne la culture de Zanzibar. Sa prestation etait tres attendue puisque la legendaire Bi Kidude y etait son invitee speciale.
Bi Kidude est une legende vivante. Elle est tellement agee qu elle ne se souvient meme pas de son age et aucune preuve ne peut confirmer ce mystere. On predit qu elle aurait entre 100 et 113 ans. Acclamee par la foule, Bi Kidude s est faite monter sur la scene telle une jeune mariee. Elle s est fierement tenue du haut de son petit et fragile corps fletri. Debout, pieds nus, les yeux fermes, elle a laisse ses cordes vocales nous envouter de sa passion, sa raison d etre, ce qui la garde vivante et heureuse : chanter. En plus de la programmation musicale extraordinaire, le festival presentait aussi une serie de films sur un ecran geant exterieur. Parmi ceux ci, le film autobiographique de Bi Kidude etait presente a la suite de sa performance. Titre symboliquement "As Old As My Tongue", on pouvait y decouvrir un personnage incroyable qui a laisse son amour de la musique guider sa vie; de la pauvrete de sa hutte a Zanzibar a l emerveillement international, ne negligeant jamais ses plus profondes racines.

En fin de soiree nous avons vu Natacha Atlas (Egytpte/UK) charmer le public par son chant aigu et arabique et surtout par son coup de bassin inspire du baladi. Finalement, la troupe Katapila Sangula Ngoma (Tanzanie) s est dechainee sur scene dans une euphorie musicale eclatee. Leur corps africains dansaient aux rythmes des tambours les faisant bouger comme si une decharge electrique les possedait. Quelle ambiance !

Le party se tenait non seulement dasn les entrailles du magnifique fort de pierre, mais en soiree nous avons egalement decouvert une fete gourmande. A la bordure de l ocean Indien, une vingtaine de kiosque s enlignaient et a la lueur de la chandelle et du charbon rouge de leur feu de camps, les chefs offraient ce que Zanzibar a de meiux sur l ile : des fruits de mer. Et bien entendu, il faut gouter a leur unique et exceptionnellement delicieuse pizza. Sa composition bizarre reste encore un mystere, mais son resultat est assurement garanti.

Le jour de mon anniversaire, nous sommes montes au nord de l ile ou l on retrouve les memes plages qu on promet dans une brochure de vacances soleil. A Nungwi et Kwenda, nous avons ete abasourdis par la beaute surreelle de ses plages. Le sable blanc et noir fondait graduellement dans la gueule d une mer hallucinamment turquoise, telle une pierre precieuse. Nous avons grassement profite de cette vie de pacha sans jamais sans lasser, quel paradis !

Avant de quitter Zanzibar, nous avons visite l eglise catholique Anglican qui fut jadis construite sur le site d un marche d esclaves. Triste mais reel, l eglise vendait insensiblement des esclaves aux familles bien nanties. Il ne reste plus grand choses de cette malheureuse episode, que quelques cellules deperies qui temoignent d un geste inhumain. Bien que l ile soit devenu majoritairement musulmane, l eglise a joue un role predominant et continu de le faire a l echelle du pays, meme du continent. La religion peut meme a certains egards creer un probleme dans l evolution de la societe, du moins de notre point de vue occidental. L influence religieuse est telle que trop de gens remettent entre les mains de Dieu leur sort. En effet, peu importe les efforts de sensibilisation et d education qu on deployeraient en Tanzanie concernant le sida, la majorite de la population, tout comme le Pape, refuse de se proteger sexuellement. Certains vont meme jusqu a affirmer que le sida n est pas une maladie : seule la religion nous permet de savoir d ou l on vient et ou l on va et Dieu offre la vie et l enleve quand elle se doit d etre terminee. Ces mots sont de la pure absurdite en occident, mais croyez moi, on ne peut pas juger leur mode de vie. Chacun se trouve un scenario plausible pour apaiser la realite parfois trop injuste. Sur cette note, nous avons quitte la ville natale de Freddy Mercury, le defunt chanteur du legendaire groupe Queen qui, atteint du sida, a laisse ce monde beaucoup trop jeune, mais sa personnalite continue de rayonner fierement a Zanzibar.


aSEINsion pour la vie
De Zanzibar, nous sommes retournes a Dar Es Salam pour attraper un autobus jusqu a Arusha ou Moshi, la porte du Kilimandjaro. Le ferry a ete retarde a cause d une forte pluie et nous avons ainsi manque d une trentaine de minutes le seul autobus touristique, donc passablement confortable. Nous avons donc du braver les 12h de route dans un bus local sur une chaise de bois inconfortable. Nous sommes arrives a 21h a Arusha ou notre guide du Kili nous attendait impatiemment. Nous avons pris du repos et a 8h le lendemain matin l aventure debutait !

Il y a plusieurs routes pour atteindre le sommet de la montagne dont trois principales. En ordre de difficulte : Umbwe, Machame, Marangu. Guillaume, toujours pret pour un defi de taille, a voulu nous inscrire a la route Umbwe, mais rapidement ont nous a refute, il s agit d une route technique qui requiert une experience professionnelle. A l autre oppose, il y a la route Marangu que la grande majorite de touristes empruntent. Les camps possedent des lodges confortables pour dormir et le taux de succes est assez eleve. Tant de gens prennent ce circuit qu on la surnomme la route Coca Cola. Il reste l entre deux dont vous vous doutez que nous avons choisi, la route Machame que l on surnomme Whiskey Route. Il ne semble pas avoir d explication pour ce titre, mais nous en avons trouve une : la Whisky Route se consomme tranquillement mais en grimacant et lorsqu on a fini, definitivement, nous sommes cognes. Sa montee se fait par le sud ouest (Machame) et la descente par le cote sud par la route Mweka.

Jour 1 - Machame Gate (1490m) a Machame Camp (2980m)
Distance - 18 km
A la porte Machame, nous nous sommes prepares pour debuter l aventure. Tel que precise dans la chronique precedente, aSEINsion pour la vie, nous avons eu l honneur d amasser des fonds pour la Fondation du cancer du sein, un total a ce jour de 4030$. Merci encore aux precieux donateurs. A cette occasion, la Fondation nous a donne deux bracelets aux couleurs du cancer du sein inscrivant dessus : " je Voeux m enrubaner a la vie". A tour de role, nous devions l enrouler au poignet de l autre pendant que, les yeux fermes, nous exhausions un voeux. Nous etions enfin prets pour commencer.

La premiere journee etait assez facile. Le paysage etait aussi magnique, nous avons entame la marche au coeur de la foret tropicale. Tous les troncs d arbres etaient recouverts d un duvet de mousse verte comme s ils avaient enfile leur manteau de printemps. Il n est pas recommande de passer d un jour a l autre du niveau de la mer (Zanzibar) aussi rapidement en altitude, mais jusqu a present, l air etait chaud, humide et agreable. En apres midi, nous sommes arrvies au camps. Une des differences majeures avec la route Marangu, qui rend la tache beaucoup plus ardue, est que la route Machame n a pas de lodge. On dort dans la nature au gre de la temperature. Notre matelat de sol etait si mince qu il pourrait s appeler drap-qui-officialise-quon-ne-dors-pas-directement-sur-le-sol-sinon... Egalement le sol rocailleux n est pas ideal pour faire du camping, mais bon, nous avons tout de meme reussi a prendre un peu de sommeil.

Jour 2 - Machame Camp (2980m) a Shira Camp (3840m)
Distance - 9 km
La montee le jour 2 etait plus coriace, mais rien qui allait nous decourager, nous etions prets, du moins nous etions motives. La nature avait deja change radicalement, la foret tropicale avait perdue son feuillage dense laissant les branches au depourvues. Nous sommes entres dans ce qu on appelle Moorland. Les arbres etaient tous barbus. C est comme si on avait decore les branches de tas de glacons de Noel qu on aurait ensuite peint en vert. Le paysage etait tres drole, mais aussi splendide. A mi chemin, nous avons enfin pu contempler notre objectif. Au loin, nous pouvions apercevoir la face ouest du sommet cachee d un rideau de glace. En parlant de glace, la nuit fut terrible. Notre mince toile de tente, notre ridicule matelat de sol et notre sac de couchage desuet qui ne retenait pas la chaleur sous zero, une recette gagnante vers l enfer.

Jour 3 - Shira Camp (3840m) a Lava Tower (4630m) a Barranco Camp (3950m)
Distance - 15 km
Le jour 3 etait en quelque sorte un jour d acclimatisation puisqu on montait a 4630m d altitude pour redescendre dormir a 3950m. C etait une ascension respectable, mais nous avions deja vu pire. Or, ce matin la j ai ete malheureusement touchee par le mal de l altitude (altitude sickness). Mal de coeur, diarrhee, j avais mal a resprier meme a l etat de repos. Le froid s etait completement empare de moi pendant la nuit, je grelottais, j etait faible, j etais epuisee, je voulais pleurer. C etait pourtant un trek que je savais etre capable d accomplir, mais mes muscles n avaient plus de force. Ils avaient officieusement fait la greve a mes commandements mentaux, il m avaient desertee. A quatre reprises, nous avons discute de me redescendre et appeler les secours. J avait fait mon deuil du sommet mais j en etait tellement triste.

Quand je ne pouvais plus avancer nous etions a 4100m d altitude et a 4300m, une jonction permettait de descendre au camp suivant, mais il restait encore des heures de marches pour y arriver. Chaque pas semblait impossible. Le froid et la fatigue me paralysaient. Guillaume m a convaincue de perseverer jusqu au camp ou je pourrais me rechauffer et dormir. Le lendemain si je n etais pas mieux c etait definitivement la fin pour moi. Guillaume a poursuivi sa route a 4630m apres avoir exige au guide de me preparer un the au citron et s assurer que je sois au chaud. Je n ai aucune idee comment je me suis rendue, mais je n ai jamais aussi chigne de ma vie. J etais malenpoint, j avais froid, j etais epuisee, rien n allait. En arrivant au camp j ai reussi a enfiler (parce que s habiller est aussi essouflant) tout le linge que j avais dans mon sac et j ai essaye d enligner quelques heures de sommeil. Guillaume a complete sa journee en toute forme et s est joint a moi pour me veiller.


Jour 4
- Barranco Camp (3950m) a Barafu Camp (4550m)
Distance - 13 km
Une longue journee nous attendait et elle debutait par une session "d escalade" d une heure sur une paroi rocheuse inclinee. Si je n arrivais pas a gravir cette passe, je devais sans faute redescendre au pied de la montagne. Miraculeusement, j ai pu recuperer de la chaleur pendant la nuit meme si la tempreature exterieure etait bien au dessous de zero. Je me suis bourree de Pepto Bismol, de pillules anti altitude, des tylenols et avec mon courage a deux mains, j ai decide de poursuivre la route vers le sommet. Nous avons reussi a gravir le premier obstacle et nous avons continue notre trek pendant huit heures dans les vallees desertiques du Kilimandjaro. La journee etait difficile a force de montee et descendre ces montagnes russes lunaires.

A 16h30, nous avions atteint le camps Barafu situe sur une passerelle rocheuse etroite longeant une falaise tres venteuse. Nous nous sommes ecraises dans notre tente en essayant de s abriter du froid glacial. Nous devions enfiler dans notre sac de couchage pres de notre corps nos bouteilles d eau et notre camera parce que tout s appretait a geler. On nous a nourri et a 19h, nous avons tente d aligner plus d une heure de sommeil de suite, ce qui est un defi impossible en altitude. Dans quelques heures, la journee se poursuivait pour l ultime objectif.


Jour 5 (Summit day)
- Barafu Camp (4550m) a Uhuru Peak (5895m) a Mweka Camp (3100m)
Distance - 7 km up / 23 km down
Le jour 4 s est poursuivi, des 23h nous devions nous lever. A 23h15, nous nous forcions de boire un the et ingurgiter un biscuit sec. A 23h30 nous debutions l ascension. Il faisait tres tres froid. Lentement, nous posions un pied devant l autre en essayant d extirper le plus d oxygene de l air qui refusait d energiser nos poumons. La montee etait plus technique que nous l aurions cru. Le sol rocailleux etait glissant et traite et souvent l effort de faire un grand pas pour grimper une roche semblait aussi difficile que de courrir un marathon. La nuit etait longue, non, la nuit etait interminable. Meme si le plafond etoiles aurait pu nous emerveiller, nous esperions a chaque seconde que le soleil se leve pour nous faire cadeau d un filet de chaleur. Mais de 23h30 a 7h, c etait eternel. A chaque fois que nous nous tournions pour verifier si la couleur de l horizon changeait tranquillement du bleu nuit au rose bleute, nous constations un ciel purement noir et constelle. Nos mains et nos pieds etaient completement geles et encore a ce jour, nos orteils sont engourdies. Nous etions prets a tout lacher. Le sommet ne semblait jamais arriver. C etait peine perdue, nous etions incapables.

On ne se souvient plus de ce qui s est passe entre ce moment ou l idee d abandon dominait nos pensees et 7h am quand le soleil s est pointe timidement le bout du nez (en passant un levee du soleil splendide, mais nous etions trop geles pour immortaliser ce moment sur camera) : nous avions atteint le point Stella (5685m). Nous nous etions deja surpasses par rapport a notre dernier record en altitude, nous etions prets a redescendre, mais de la, nous avions pour la premiere fois depuis pres de huit heures d ascension un regard sur le bout. Nous pouvions apercevoir le vrai sommet, Uhuru, la pointe, la cime, l apogee, il etait la, accessible de nos yeux. Notre guide nous a demande si nous avions l energie pour continuer. Guillaume a requisitionne un 20 minutes de repos, mais la reponse etait claire, c etait la ou jamais. Attendre au froid n etait pas une option. Sans meme en discuter, nos corps endoloris ont emboite le pas comme des zombies en ne cessant de fixer ce sommet tant desire. Guillaume a touche le trophee le premier a 8h am et a verse une larme d epuisement et/ou de fierte. Quant a moi, j ai pris la photo de ma mere pour la poser a la pointe du sommet sous trois belles roches et la larme aux yeux j ai regarde le ciel en balbutiant : On l a fait maman, on l a fait." Le sourire inconscient aux levres, nous avons pris une photo pour graver le moment (notre guide a reussi a prendre une photo flou... mais bon) et avons entame la descente.

En descendant, nous avons pu apprecier les glaciers et le paysage brun et desertique. On indique que depuis les 20 dernieres annees, le tiers de la glace a fondu et on predit que toute la neige pourra disparaitre d ici 2020 du au rechauffement de la planete et de la deforestation. Pendant la descente, nous avons surtout pu voir comment cette ascension inclinee etait difficile et longue. A 11h30 nous avions regagne le camp Barafu encore sous le choc d une nuit des plus epuisantes de notre vie. Nous avons supplie notre guide pour nous reposer une heure avant de poursuivre la descente. Nous avons fait une sieste, dines et a 12h30, nous continuions la descente pour un autre 4h, fiers de notre accomplissement. Bref, dans le dernier 30h, nous avions marche/gravi 24h. Quelle journee !


Jour 6
- Mweka Camp (3100m) a Mweka Gate (1980m)
Distance - 15 km
Nous avons de nouveau passe a travers une foret de buissons courts qui se sont mutes en arbres barbus et finalement en foret tropicale. La marche etait calme et paisible, nous etions serein et heureux. A l arrivee on nous a fierement offert un certificat (Gold Certificate) attestant que nous avions atteint avec succes, mais non sans mal, le sommet Uhuru (5895m), l ultime toit de l Afrique. Ce fut sans l ombre d un doute l experience la plus demandante physiquement et mentalement de notre jeune vivant. Or une des plus enrichissante et totalement gratifiante. La douche etait bien merite (meme si elle etait froide !).


La splendide Nature
A Arusha, ville hotesse du tribunal international du genocide au Rwanda (voir prochain texte Rwanda), nous avons debute notre safari de quatre jours nous transportant du lac Manyara, par de la du cratere Ngorongoro, pour y finir au legendaire parc national Serengeti.

A bord d un Land Cruiser au toit ouvrant, nous avons commence notre sejour au petit parc national Lac Manyara. Pendant quelques heures, nous avons arpente ses sentiers pour y observer des giraffes, des elephants, des singes, des zebres qui s abreuvaient a meme le lac. Cependant, le point saillant de notre aventure dans ce parc fut l etang ou deux clancs d hippopotames se disputaient le territoire. Nous avons pu sortir du vehicule pour contempler leurs ebats. Leurs reactions et leurs batailles etaient hypnotisantes, nous aurions pu y rester des heures et des heures. Non loin de la se tenait aussi une meute de buffles curieux qui nous approchaient tranquillement, sans pour autant nous y chasser.

Le jour suivant, nous avons poursuivi notre safari vers l un des plus grands crateres du monde (20 km de diametre), le fameux cratere Ngorongoro. Il y a plus de quatre millions d annees, une eruption volcanique a cree un habitat idyllique pour la faune sauvage. Il nous a pris une heure pour descendre dans ce cratere et la recompense etait au rendez vous. Dans cet immence bol vert cohabitaient des centaines et des centaines de zebres et de gnous. On pouvait y esquiver le croquis parfait du film Madagascar. En troupeau, les zebres s entremelaient aux gnous pour nous derouler le tapis rouge; c etait facinant d etre au coeur de leur propre environnement. Nous avons egalement pu apercevoir des buffles et des lions paresseux qui attendaient la tombee de la nuit pour chasser les pauvres betes. De plus, nous etions constamment emerveilles par de superbes oiseaux rares qui broutaient, eux aussi, l herbe longue. L element le plus impressionnant etait sans aucun doute l admiration de cette mini migration de zebres et de gnous. Nous nous sommes meme demandes si nous n avions pas vu le bebe gnou nomme Lucie pour le benefice du documentaire National Geographic sur la migration des gnous; une de nos decouvertes televisees un certain dimanche apres midi a Montreal.

C etait interessant de faire du camping a meme les parcs nationaux, mais pas necessairement rassurant. La nuit, nous avons eu une frousse. Un buffle est venu remuer au bord de notre tente. Il etait si pres que la toile bougeait quasiment et on pouvait presque y sentir son haleine. Inutile de preciser qu on s est retenus pour le petit pipi de nuit !

S en est suivi le parc national Serengeti, le plus large et fameux de la Tanzanie. 14 763 km carree de nature, de faune et de flore qui n ont pas d equivalent dans le monde entier. Son nom vient du Maasai Siringet signifiant des plaines infinies. Son paysage etait vaste et majestueux, tapisse d une savane desertique pontuee des particuliers arbres d Acacia. Vous savez ces arbres caricatures comme un parapluie; ces arbres aux bras ouverts comme la voyelle Y ou l on a depose en guise de toit une toile de feuilles.

Ce parasole naturel protege les felins du soleil brulant pendant le jour. Effectivement, a Serengeti, on peut surtout apercevoir des predateurs. Nous avons ete si pres des lions, des hyenes et des leopards que s en etait effrayant. Ils nous observaient indifferents a notre visite comme si nous ne valions pas ce cri mythique du roi lion.

A notre arrvie au camp, nous avons ete interroges par des drapeaux noirs et bleus installes sur les arbres. On nous a informes qu il s agissait de poison pour tuer les mouches Tsetse. A cet instant nous avons traverse un nuage de Tsetse. Nous etions tres nerveux a les chasser. La mouche Tsetse lorsqu elle vous pique, vous plonge dans un sommeil profond pour une longue duree avec en bonus au reveil, un sale mal de tete. En soiree, encore une fois nous avons eu la visite, cette fois, d une hyene. Son cri aussi laid que son visage nous a tire de notre sommeil. On se sentait tres vulnerable a travers une toile de nylon !

Habituellement, le safari se termine de retour a Arusha, mais puisque nous allions au Rwanda, nous avons demande au guide de nous laisser a la porte du parc afin qu on puisse se rendre a Mwanza dans l ouest. Le trajet ne se fait pas normalement. Or, les vendredis, un bus traverse le parc pour se rendre a Musoma vers le nord. Nous avons saute dans ce transport local pour une aventure dont nous etions loin d etre assures de nous rendre a destination. Nous avons roule a travers le parc national et apres deux heures de route, le bus s est arrete au beau milieu pendant une heure. Pour cause : surchauffage du moteur. Nous etions sur la route de gravel a la cible des lions a attendre que ce vieux bus se refroidisse... Nous sommes arrives de peine et misere a la jonction ou, au sud est Mwanza et au nord, Musoma. Nous souhaitions que le chauffeur nous laisse au bord de la route, mais puique c etait assez dangereux, il a offert d intercepter le prochain minibus vers Mwanza pour nous y laisser. Apres 12h de transport et aucun espoir de s y rendre, nous etions a Mwanza. Tout qu un exploit !

Nous avons decante une journee dans la ville avant de s enfiler un autre 12h de transport. Il y a tellement peu, pour ne pas dire pas, de touristes qui se rendent a Mwanza que les gens sont extremement gentils et serviables. Ils sont fascines par votre presence et feraient tout pour ameliorer votre serour. On a ainsi pu avoir un portrait plus juste de la culture Tanzanienne. En bordure du lac Victoria, nous avons erre dans la ville et deguste le meilleur poisson au monde. Mwanza etait inattendu et pourtant, en une journee, nous avons goute a la vrai vie Tanzanienne, quel plaisir!
Le lendemain nous avons traverse les champs agricoles, la vie paysane, les villages maasai (tribus portant de longues tuniques colorees avec des trous plus gros que des 25 sous dans les oreilles), les maisons de terre defrechie, la pauvrete, la vraie afrique, pour finalement atteindre la frontiere, Rusomo Falls. Bien entendu, en route, nous avons, a un certain point, arrete plus d une heure pour une raison quelconque. Definitivement la patience est une vertue en Afrique. A la grande surprise des autorites, nous, touristes, franchissions la frontiere de la Tanzanie au Rwanda par ce petit village perdu, autrefois source de conflit politique. Mais lorsqu ils ont su que nous etions Canadiens, ils nous ont reserve un accueil chaleureux.
Notre sejour en Tanzanie etait plus long que prevu, mais des plus agreables. La Tanzanie a tant a offrir culturellement et naturellement. On devine rapidement les principaux interets; l eau, la biere, les agences de voyages, tout est nomme Kilimandjaro, Serengeti ou Safari. Par contre, avec l evolution du tourisme, le pays est devenu beaucoup plus agressif et assoiffe. Son visage est malheureusement surfait sur le circuit touristique biaisant la realite africaine pourtant si enrichissante.

Photos disponibles dans Tanzanie
Prochain texte : Au Rwanda, le bonheur apres le malheur

2 commentaires:

Blogger france a dit...

Je suis la première ! Youpi!
Ouf! Quelle ascension. Je dois prendre un break de lecture mes yeux sont pleins d'eau. VOUS ÊTES FABULEUX! Je suis fière de vous deux. Vous l'avez fait...j'essaie d'imaginer la difficulté de la chose. Je ne peux que vous dire BRAVO.

11 mars 2009 à 09:27  
Blogger Big Sista a dit...

I luuuv ya littl'sista! Je suis tellement fière de toi!!!
Cath xxxxx

12 mars 2009 à 19:13  

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