De retour a Montreal!

le blog d'un continent à l'autre

16 février 2009

Malawi a bord de l Afrique

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Nous sommes arrives, tant bien que mal, a Lilongwe la capitale du Malawi. Le matola (minibus) nous a debarque dans un vaste stationnement de terre. Nous nous sommes obstines pour le cout du transport, avons paye un compromis et sommes partis a la recherche d un logement pour la nuit. Nous avons traverse la ville emerveilles par la vie simpliste qui nous entourait. L imaginaire venait a la rencontre de la realite. Ce qu on s imagine du tiers monde defilait devant nos yeux comme une realite saisissante. Et nous avons tout de meme profite du fait que nous etions dans une "grande" ville pour retirer de l argent puisque sur la totalite du pays, il n y a que trois villes qui comportent des guichets automatiques, cela vous donne un apercu de la pauvrete qui touche le Malawi.
Nous n avons pas tarde a Lilongwe et avons saute dans un autobus des le lendemain matin. C est curieux comment on a tendance a prendre bien des choses pour acquises comme bien des concepts dans la vie. Et ce sont souvent des petites choses betes, du moins c est ce quon en pense. Mais lorsque ces petites choses betes nous sont enlevees, on resssent aussitot le malaise nous questionnant de sitot : comment ai-je pu considerer cette chose pour acquise ? C est fou comment il y a deux concepts acquis lorsqu on paie pour un transport longue distance : (1) l autobus decollera a temps ou a quelques minutes pres, et (2) tu auras une place assise. Ce matin la nous avons couru pour se rendre a temps au terminus et nous avons eu de la chance dans notre malchance. L autobus qui peut legalement contenir 62 passagers assis et 25 debouts devait contenir 80 passagers assis avec une centaine de bagages empiles a l avant, des chaises, des fournitures, des poulets vivants et des poissons morts et plus de 100 personnes debouts dans l allee. Nous avons ete chanceux puisque nous nous sommes faufiles a la derniere minute dans ce bus tellement bonde que nous etions colles sur la vitre avant, nous permettant ainsi de nous assoir sur le tableau de bord et de balancer nos gros sacs a dos sur la pile fragile qui menacait de s ecrouler a tout instant. Comme on dit ici pour se consoler : T.I.A. - This Is Africa.

Nous sommes arrives a Monkey Bay en un morceau. Initialement, nous avions l ambition de nous rendre a Cape McClear, mais la complexite du transport en commun nous y decourageait. Et quand nous avons vu le Venice Beach Hostel, cette auberge de jeunesse acostee au bord du lac Malawi, il nous en a pris peu pour nous convaincre. Nous sommes donc restes deux nuits a s habituer a l immensite du lac comme si c etait un ocean calme et patient. Nous avons meme pu observer deux hippopotames traverser la plage tout bonnement, ce n est pas rassurant lorsque tu viens de te baigner sur leur chemin...
Monkey Bay est une minuscule ville, son centre est aussi grand que l artere du centre-ville de Saint-Anne-des-Plaines. Et pour se rendre de cette rue a Venice Beach, il faut traverser un village typique. Il est impossible d y passer inapercu. A chaque tentative, une dizaine d enfants courent a bras ouverts en criant pour annoncer la venue d un etranger. Certains vous pointaient du doigts, d autres se cachaient, il y en a qui pleuraient de peur et la majorite s agrippaient a votre main fiers d accompagner un Blanc dans leur tribu. Ils etaient mignons avec leurs petits pieds nus et les fillettes qui portaient une grande robe de princesse sale et mal ajustee. Mais de voir le sourire sur le visage de cette gamine lorsque Guillaume a tenu bon a sa main, elle etait devenue la plus grande dame du monde comme si un cercle de protection venait de se refermer sur elle.
Guillaume a eu le malheur ou le bonheur de jouer avec eux les faisant tourner dans les airs comme une toupie. C etait la fin de nos tentatives discretes. Chaque passage dans le village creait un euphorie comme si les enfants venaient de mettre la main sur un jouet ambulant. Nous aurions aime prendre des centaines de photos de cliches africains, de la vie inerte qu on observait, mais nous etions timides d agir comme s ils etaient des animaux de cirque. Nous ne voulions surtout pas les insulter dans leur quotidien pourtant bien banal pour eux. Il est si desolant de se reconforter dans le malheur des autres, surtout que nos mecontentements sont tellement relatifs par rapport a la misere dans laquelle ils baignent, mais rien n est tel pour eux. Ils sourient, ils semblent heureux. Nous n avons donc pas de photos qui puissent bien illustrer cette realite, sa breve description reside dans ces simples mots et dans les bribes de notre memoire.
Tous les vendredis a 10 am, de Monkey Bay, un bateau de cargaison et de passagers quitte le port et monte tranquillement le lac Malawi sur toute la cote est de la frontiere, soit une longueur de 500 km. En fait le lac doit probablement representer pres de 50 % de la superficie du pays. Nous nous sommes rendus au port a 8h pour s assurer une place de choix sur le populaire Ferry Ilala. Comme tous les transports, le ferry n y a pas fait exception, nous avons attendu pres de 5h avant que le bateau quitte le port et la raison surprenante : ils negociaient leur convention collective... nous avons bien ri.

En attendant son depart, nous avons assiste a une triste scene. Nous etions evaches a discuter avec d autres touristes avec qui nous allions partager les prochains jours, et sur le bord de la route, un habitant africain roulait faiblement a velo et tout d un coup, il s est effrondre sur le sol, accroupi malheureusement sur la cloture trouee. Il etait inconscient et s est mis a baver un liquide verdatre. Il faisait chaud, mais il suait anormalement comme s il sortait d une piscine. Nous avons rapidement diagnostique qu il souffrait de la Malaria a un stade avance et qu il avait tente de se rendre lui meme a l hopital. Personne ne semblait vouloir le conduire a l hopital, nous avons du offrir des kwachas (argent local) pour convaincre un taxi de le sauver... le capitalisme est tristement au plus profond du mal humain... Mais bon, nous ne saurons jamais quel sort lui aura ete reserve. En esperant qu il aura encore quelques jours a savourer. Ce fut une scene horrible qui pourtant temoigne d une realite desolante des habitants africains.

Nous etions enfin sur la terrasse du bateau sur le fameux lac Malawi, cette immense plateforme d eau mirroitant un bleu pale et appetissant. Nous etions trop excite que nous avons debouche une biere pour celebrer l eau, le vent et le soleil cuisant et sans s en rendre compte, une biere a enchaine l autre jsuqu a ce que la chaleur du soleil s apaise au loin derriere les montagnes. La fete s est poursuit dans la serenite perturbee de la nuit jusqu aux petites heures du matin et cette journee s est effondre comme nos corps fatigues sous le regard temoin des etoiles. Mais notre sommeil s est fait brusquement derange quand une pluie fine s est mise a tomber . Nous avons des lors demenage pres du bar legerement couvert d un toit de bois et avons tombe de nouveau inconscient. Quelques minutes ou quelques heures apres, le vent s est mis a souffler sous notre faible abris des gouttes d eau fraiches. Il a fallu que notre linge soit completement trempe avant que cette pluie nous tire de notre profond sommeil. Encore endormis, nous avons une fois de plus cherche un coin sec sur la terrasse en esperant y passer les quelques heures restantes de la nuit en paix. Le reveil etait dur, influence par le peu de repos accumule pendant la courte nuit, notre linge humide en guise de couverture et les millions de moustiques qui nous menacaient de la malaria a tout moment. Cette journee etait cependant dediee a la lecture, l ecriture, les echanges, la musique alors que nous etions pris en otage sur ce magnifique bateau. Le paysage etait calme et beau, et parfois il se produisait un phenomene bizarre. On pouvaits voir au loin une grosse tornade de poussiere noire qui ressemblait a un nuage epais mais lorsque nous passions dedans, nous apprenions qu il s agissait d une enorme cellule de bebittes qui se regroupaient telle une migration d oiseaux. C etait special a observer de loin, mais moins agreable a constaer de pres surtout ce matin lugubre ou nous nous sommes reveilles humides et tachetes d insectes ecrases dans l inconscience de notre sommeil.
En apres midi, nous avons fait un court saut sur l ile Likoma, une petite communaute qui vit d une vraie simplicite volontaire, ou obligee. Du Ferry Ilala a l ile, nous nous sommes entasses dans le pieux bateau qui faisait la navette du large a la cote. Cette escapade fut breve mais bien agreable.
Lorque la nuit a tombe nous avons judicieusement choisi une surface du plancher a l abris d une eventuelle pluie nocturne. C est a peine si nous avions atteint le stade de repos recuperateur qu une pluie diluvienne a completement couvert la terrasse du bateau. Il n y avait aucune sortie de secours. En deux ou trois mouvements, nous avons monte notre tente et nous nous sommes glisses a l interieur deja tout trempes. A minuit, nous etions deja a notre destination finale, mais nous avons etire nce sommeil jusqu a 5ham le temps que le bateau demeure acoste au port. A cette heure, nous avons range notre tente et nous sommes descendus sur terre a Nkhata Bay. Nous avions prevu continuer notre route a Chincheche, mais puisqu il etait tres tot, nous avons accompagne un couple de suisse-allemand a l auberge Mayoka et avons pris le the au bord du lac Malawi en attendant que la vie illumine ce matin encore trop jeune. Verst 7h, les hotes nous ont accueilli et nous ont presente un beau petit chalet pour deux avec une vue romantique sur le lac bleute et ce, a un prix derisoire. Apres des semaines et des semaines de camping, de dortoire, de nuit en autobus ou sur le deck d un bateau, il nous en fallait peu pour nous convaincre de rester dans ce mignon chalet paradisiaque. Chaque nuit le vent et les vagues nous valsaient au lit, nous entrainant sensuellement dans la melodie perdue de nos reves.
Nous sommes tombes follement amoureux de Nkhata Bay. Simplement pour sa simplicite, sa detente, sa beaute, son orgueil sans pretention... sa vie paisible. Nous avons fait de l apnee dans le lac quand la chaleur etait trop tenace et Guillame s est aventure sur le bateau typique des locaux qui consiste en un tronc d arbre creuse. Cela semble evident, mais il faut se concentrer pour tenir en equilibre sur ce bateau "home made". Chaque jour nous marchions au centre du village chercher un pain frais en se laissant convaincre d un bon milkshake au Banane. Nkhata Bay est paisible et les gens sont sympathiques. Ce village rural et tres elementaire est compose d une seule rue de terre qui grouille de petits kiosques et qui s organise avec le peu de moyen qu elle a telle une fourmilliere. Les enfants utilisent les dechets des ruelles pour se fabriquer des balles de futbol et s amusent sur une carcasse de voiture pendant des heures et des heures. La vie est rudimentaire, mais heureuse. On dit que le Malawi est la chaleur du coeur de l Afrique et nous avons ressenti cela a Nkhata Bay. Malheureusement, le Malawi est l un des pays le plus pauvre au monde. Bien qu il y ait des cliniques du sida dans tous les villages que nous avons croise, le taux d infestion HIV/AIDS est parmi les plus eleve dans le sud de l Afrique.

Photos disponibles dans Malawi
Prochain texte : Tanzanie (un scoop, nous avons atteint le sommet du Kilimandjaro)

5 commentaires:

Blogger Pierre a dit...

Wow! Quel aventure dans cette contré d'Afrique. Votre récit compense pour les photos trop difficile à prendre (je comprend très bien). Il fait bon de vous lire. Continuer ce beau périple. A+
Pierre & Michelle

23 février 2009 à 13:31  
Blogger Big Sista a dit...

WOUHOU!! Félicitations pour avoir atteint le sommet du Kilimandjaro!
Je vous aime
Cath xxxxxxxxx

24 février 2009 à 18:31  
Blogger Daddy a dit...

Felicitation pour ton asseinsion du Kilimangero.. j'ai hate de te lire.. je t'aime.. Daddy XX

28 février 2009 à 04:41  
Blogger Christine a dit...

BRAVO LES AMIS!!!!!!!

Jai vraiment limpression dy être quand je vous lis.... ça donne vraiment le goût de repartir... et l'Afrique...ça a lair extraordinaire! Amusez-vous, jai hate de vous voir (mais cest correct, prenez votre temps :))
Chrisxxx

28 février 2009 à 08:53  
Blogger france a dit...

Quelle belle aventure !Mais que d'effort pour avancer dans cette humanité si différente de la nôtre. Votre petit chalet sur le lac a l'air très agréable et félicitation à Guillaume pour se voyager sur le canot.maison.
Je suis contente de votre scoop...

28 février 2009 à 12:54  

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