De retour a Montreal!

le blog d'un continent à l'autre

9 février 2009

Pieds nus dans le desert du Namibie

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Hallelujah... Bless the lord !!! C est sous la protection du Pere que nous avons traverse la frontiere du Namibie. En effet, de Cape Town a Windoek, pendant 27 heures, nous avons ete bombardes de priere de benediction et de propagande catho. Il s agit d une pratique traditionnelle bien encree dans tous les autobus du pays. Cette fois, nous avons emprunte une des seules routes pavees de ce vaste pays desertique jusqu a Windoek, la capitale.

A Windoek, nous avons rencontre un couple de francais avec qui nous avons partage le cout de location d une voiture et sommes partis a la conquete des paysages perdus de la cote ouest. La Namibie est un reel plaisir orgasmique pour les photographes, il s agit d un reve purement visuel ou le temps et l espace sont non seulement en symbiose mais surtout indefinis.
Nous avons roule des heures sur les routes poussiereuses a la rencontre des plaines vides qui tranquillement s assechaient plus nous approchions du desert de Namib. Eblouis par la diversite surprenante d un paysage aussi desertique, nous sommes finalement arrives a Sesriem la porte d entree du desert de Namib et l endroit ou nous avons monte notre tente pour la nuit. Le soleil s est couche doucement dans l horizon laissant derriere lui un plafond d etoiles si dense qu on pouvait distinguer le ciel complet a une seule constellation.

Le lendemain en fin de matinee, nous sommes alles dans le desert a la decouverte de ce mystere naturel. C est a la dune 45 que nous avons cesse notre route, devant cette grosse montagne de sable rouille qui decoupait parfaitement le ciel absent de nuage. Elle nous invitait. Au premier contact, nous avons ete surpris par la douceur de ses grains de sable, mais egalement par sa chaleur brulante qui nous obligeait de garder nos chaussettes pour la gravir.
L arcade parfaite de son sommet fendait les deux spheres de la dune comme si l elegance d un serpent delimitait le camp du bien et du mal; l ombre et la lumiere, du sommet a la base, une face exposee au soleil et l autre dans la noirceur de sa silhouette. Nous avons escalade ce doux sable pour profiter de la vue imprenable de sa cime triangulaire. C etait magnifique ! Inlassables, nous voulions continuer notre route mais la chaleur du soleil de midi nous a rapidement ramenes au camp ou nous avons concocte un bon BBQ pour tout simplement adorer la soiree. Nous nous sommes couches et avons du retirer notre couvre tente a cause de la chaleur tenace du desert. Apres tout, ce fut une idee geniale pour admirer du confort de notre matelat de terre, les larmes perseides du ciel.
A 4h du matin, nous nous sommes leves pour retourner a la dune 45 et profiter d un des meilleurs moments de la journee : avant et apres la chaleur quotidienne. C etait un moment paisible et silencieux ou le secret du desert ne pouvait etre transgresse. La nature etait a son apogee sous la plume du soleil endormi et sous le vent aussi calme qu une tortue au ralenti. C etait beau. C etait un moment particulier avec son plaisir specifique. C etait la, mais distant a la fois.
Apres que les couleurs des rayons aillent illuminees le paysage, teintees le ciel d un bleu clair et le sable d un rouge bruni, nous nous sommes enfonces dans la beaute inconditionnelle du desert. A un certain point, nous devions arreter alors que les routes nous empechaient d aller plus loin. Le sable mou et vicieux nous aurait rapidement joue des tours, mais un 4x4 nous a delaisses plus loin sur le chemin nous enlignant sur une courte marche vers Deadvlei (Dead Valley). Nous avons serpente quelques dunes jusqu a ce que nous soyons encercles de triangles de sable et curieusement, au centre de ce trou sec, des arbres malefiques ont reussi a y trouver vie. L image etait une copie conforme du populaire tableau de Salvador Dali, vous savez celui avec les horloges qui fondent au creux d une terre aride et sans vie. C etait tel. C etait le paradis photographique ou chaque arbre qui pousse miraculeusement epouse une forme tordue et imaginaire. Comment pouvait naitre une telle nature dispercee sur un sol si denude de vie qu il s est formee une croute crispee sur sa plateforme sablonneuse, comme si meme le sable devait se proteger du regard insupportable du soleil.
Ce portrait unique etait vraiment emouvant. Ce n etait non seulement une photographie qui restera grave a jamais dans nos memoires, mais c etait egalement ce sentiment mysterieux qui emanait de cette toile reelle qui nous a touche au plus profond de notre ame.

Nous avons quitte Deadvlei et toute sa splendeur pour approcher Sossusvlei; une populaire dune qui surplombe de maniere grandiose l immensite du desert. Son ascension offre une vue spectaculaire sur un espace simple et infini laissant la defaillance de nos yeux tracer la ligne d horizon lointaine. Nous l avons esaclade au sommet pour ensuite la devaler a grand pas de geant : le sourire enfantin accroche aux levres, les bottes remplies de sable et une course folle jusqu a son pied.
Nous avons quitte le neant du desert pour se rendre a Walvis Bay, une petite ville balneaire ou une tonne d activites sportives sont offertes. Notre choix s est arrete sur le Quad bike. A bord d un vehicule tout terrain, nous nous sommes perdus avec excitation dans le ventre de ce gigantesque carree de sable et ce, pendant une heure complete. Dans sa jeunesse, Guillaume a passe de nombreuses journees a decouvrir les recoins des forets quebecoises a bord de ces jouets motorises, et aujourd hui, avec la meme habilite, il s amusait, inspire par la meme joie de son enfance, a devierger la foule de montagnes de sable nous frayant ainsi un chemin original dans les entrailles de ces dunes. Quel sentiment de liberte que de rouler a vive allure parcourant dans l infinite des millions de grains de sable tous semblables dans leur ensemble, mais si differents dans leur unicite. Inutile de preciser que ces 60 minutes de plaisir se sont derobees beaucoup trop rapidement.
Exhaltes d une bonne dose d adrenaline, couverts de fins grains de sable et humides de sueur, nous avions la condition parfaite pour se rafraichir par une courte glissade dans la grosse bulle d air remplie d eau, souvenir de Nouvelle Zelande !
Notre visite au Namibie s est conclue a Swakopmund ou nous avons goute amplement a la colonie allemande qui regne encore dans ses rues, son architecture, son style de vie et surtout, sa cuisine. On peut quasiment dire que la Namibie est plus Allemande que l Allemagne. On peut en plus y manger le meilleur Apfel Strudel (chausson au pomme) dans le tres bouillant village du nom de Solitaire. Et comme son nom l indique, Solitaire est un village assez particulier qui contient un restaurant, une toilette et une station d essence - une sur les trois seules dans le pays entier - on suspect donc qu ils font beaucoup de relations publiques sur leur fameux apfel strudel afin d accrocher, avec un peu de chance, un ou deux touristes qui viendront s echoir a Solitiare pour se sucrer la dent.
Certes, le Namibie est un bijou naturel. Il y a peu de civilisation sur son territoire alors qu il repose sur la majorite de son sol la plus grande densite de desert au monde en volume de sable. Grossierement, il s agit d un gros tas de sable soyeux. Mais sa visite en vaut fortement la chandelle. Ces dunes de sable rousses qui s elevent en forme triangulaire ou se dessinent par un serpentin la limite entre l ombre et la lumiere sont definitivement un paysage unique a voir une fois dans sa vie.

Photos disponibles dans Namibie
Prochain texte: La reine des chutes au Zambie

2 commentaires:

Blogger france a dit...

Yahou! Je suis la première, c'est surprenant!!!
Que c'est beau, c'est montagne de sable. Il semble s'y dégager une grande sérénité.
Du 4 roues dans le désert de l'Afrique, j'en reviens pas. Vous trouvez toujours quelque chose de magique. La petite boule qui vous a rafraichi....merci pour moi.
Faites attention, je vous suis.

11 février 2009 à 11:11  
Blogger Marie-Ève a dit...

Je capote !

12 février 2009 à 14:53  

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