L odeur de l Inde
message publié à 04:04
Ajoutez une douzaine d enfants mandiants et une demi douzaine de vaches maigres.
Portez a ebullition jusqu a ce que le bruit des klaxons devienne insupportable.
Laissez reduire.
Incorporez un homme qui se brosse les dents dans un egout et un autre qui fait un no. 2 au beau milieu de la rue.
Soupoudrez d une poignee de traffic, d une cueilleree a the d insalubrite et d une pincee de malhonnetete.
Laissez mijoter a feu doux jusqu a ce qu il se degage l inoubliable odeur de l Inde.
Mumbai
C est dans ce chaos que nous sommes arrives a Mumbai (Bombay). Meme avec une bonne preparation mentale, l odeur de l Inde ne eut vous laisser indifferent. Et ce n est pas le regard creux et intimidant des habitants qui, constamment rive sur vous, vous offrira le plus chaleureux acceuil. Nous avons donc digere le tout par une belle promenade dans le quartier colonial de Mumbai. Les traits tires par les maigres heures de sommeil recuperees pendant le vol de nuit, nous avons paresse dans le grand parc Ovale a observer les gens pratiquer leur sport national, le cricket.
En soiree, nous n avons pas manque l incontournable : aller voir un Bollywood. Avec la deuxieme plus importante production apres Hollywood, l industrie du cinema en Inde est un reel sport national. Comme nos matchs de Hockey, vous etes assignes a un siege et le tout commence debout, en position solomnelle pour l officiel hymne nationale. Par apres, on y defile les mesures de securite et le plan d evacuation en cas d explosion... rassurant ! Ensuite, il y a le film qui est presente en deux periodes coupees par une entracte. Finalement, la foule prend part a l action avec des sifflements, des applaudissements et des commentaires. Meme si nous ne pouvions saisir son langage, nous avons ete agreablement surpris par la qualite de la production et avons surtout ete bien divertis. Longue vie aux Bollywood !
Capitale du Bollywood, Mumbai est la ville la plus cosmopolitaine de l Inde. Entre deux edifices delabres, vous pouvez trouver un petit resto branche ou un bar moderne. Un pas vers le monde civilise. Il faut savourer l excellente et unique cuisine indienne. Bien qu exigeant pour nos petits estomacs nord americains, la bouffe indienne est un plaisir gastronomique indescriptible. Ca n a rien a voir avec la cuisine francaise qui concentre beaucoup d energie dans la presentation visuelle, mais le tas de bouilli vert et grumeux que l on depose devant vous deborde de saveurs et d epices distinctes au pays. Il faut entres autres gouter aux Thalis, des petites surprises absolument delectables.
Nous avons fait le tour de la ville en marchant sur le bord de la mer Arabique. Contrairement a ce que l on pourrait imaginer, cette belle promenade romantique au pied des vagues etait plutot parfumee d une brise lourde, polluee et odorante. Sans parler des vagues stagnantes qui peinaient a se frayer un passage entre tous les dechets qui bordent la plage. On voyait surtout une mer faible qui ne desirait meme plus engloutir genereusement la plaine terrestre ou elle recolte habituellement son bonheur dans le rire des enfants dans l eau.
Nous nous sommes enfin rendu au quartier general de Gandhi qui a ete restaure en musee en son honneur. C est a cet endroit que Gandhi a libere l Inde du regne britannique en menant sa lutte vers l independance. De 1917 a 1934, il a faconne la nation a l image de ses idees cheries fondees sur les principes de la vertu, de l ouverture des religions, de l egalite et de la non violence. La population indienne a baptise Gandhi du prenom Mahatma qui signifie Grand Ame. Cette ame a effectivement veille sur le bien etre du pays jusqu en 1948 alors qu il a ete assassine par un fanatique. Il aurait alors affirme : If I must die from the bullet of a mad man, I must do so smiling. A l image de la grandeur de l homme, on a inscrit sur sa pierre tombale : Lead me from the unreal to the real, from darkness to light, from death to immortality.
Au coeur de la ville nous avons rapidement passe dans le bazar Krawford : une mare opaque de personnes, d animaux, de kiosques, de motos et de bicyclettes, une pure injection de chaos. Nous avons notamment traverse le marche de fruits et legumes ainsi que celui de la viande. Une atrocite. Ne laissez pas Sante Canada inspecter cet abattoir cruel. Ils ne pourraient meme pas supporter l odeur de nourriture suri, ni croire dans quel etat cette viande sale est suspendue aux poutres de bois pourries et ravagees par les fourmis. Insectes, animaux et rats, ils croquent tous a belles dents dans cette chaire brune avant qu un habitant demande a acheter un morceau.
Il est possible d evader l atmosphere de la grande ville en se rendant a Elephanta, une petite ile tranquille au large de Mumbai. De la Gate Away of India, la porte de sortie de l Inde pour le marchandisage d epices, nous avons pris un bateau menant a cette ile qui heberge d immenses caves sculptees et peinturees a l effigie de Shiva (le temple de Shiva). Alors que l apres midi s annoncait calme et serein, une peripetie impromptue est survenue. Des a present nous sommes habitues de croiser les singes qui rodent dans les rues de plusieurs pays asiatiques. En arrivant sur l ile, nous apercevons ces petites betes mignonnes. Guillaume prend meme la peine de dire : Ah regarde, il y a des singes.... qui avance vers nous... rapidement. Sans avoir le temps de reagir, un gros singe a relache un grognement mechant et a saute directement sur moi, s agrippant a me epaules et arrachant le sac de chip vide que je tenais dans mes mains en attendant de croiser une poubelle (poubelle : concept inexistant en Inde). Il est parti, gain a la main, en regardant Guillaume et en grognant de nouveau. Alors c est officiel, je me suis fait attaque par un singe fou. Voici le portrait robot de mon agresseur (qui fait l innocent) :
Vadodara
Nous avons pris un train de nuit jusqu a Vadodara. Meme si la gare de train est un reel chaos et acheter un billet est un casse tete, le systeme ferroviaire est curieusement bien organise et le train passablement confortable. Nous sommes alles a Vadodara pour deux raisons. (1) D abord parce qu il s agit de la ville la plus pres de Champaner, un patrimoine mondial de l UNESCO, et (2) ensuite, parce que c est la ville la plus festive en tremps du Navrati, le festival de neuf jours qui debutait. Nous sommes surement les deux seuls touristes qui ont trouve deux raisons valables pour se rendre dans cette ville rurale. Surtout que ces deux raisons sont facilement refutables. (1) D abord parce que pour se rendre a Champaner il faut faire deux heures de route dans un bus local inconfortable sur une route a peine pavee et (2) ensuite, parce que dans les cinq derniers jours des attentats terroristes ont bombarde les villes ou se tenait les festivals Navrati. Mais ne vous inquietez pas, on ne cible pas les touristes et nous evitons les foules. Donc nous sommes arrives a Vadodara comme un cheveu sur la soupe, sous le regard curieux des residents qui semblaient se dire : Mais qu est ce que vous faites ici ! Comme prevu, en soiree, nous avons assiste au festival Navrati. Des 22h et jusqu aux petites heures du matin, les rues s illuminent, les hommes jouent de la musique en chantant et les femmes dansent pour venerer les deesses. Jeunes ou agees, elles sont toutes vetue de leurs plus belles robes traditionnelles et couvertes abondamment de bijoux de toutes sortes; une ambiance heureuse et festive.
Le lendemain, nous avons deniche le bus local qui mene a Champaner (Pavagh). On pourrait plutot dire, la boite rouillee sur quatre roues qui se rend de peine et misere a Champagner. La route etait tres rudimentaire mais les paysages et les villages (si on peut appeler cela des villages/semblants de maisons en feuilles de toles et en tissus troues) rendaient ce deux heures de bus tout aussi interessant. Une fois arrive, nous nous sommes faufiles dans la foule pour se rendre au telepherique. C est du haut de cette montagne que le spectacle commence. Certains se lavent dans le lac pollue, d autres y frottent leurs vetements sales, des familles prient au flanc des falaises, des enfants jouent dans la boue et les dechets, des jeunes hommes aspergent les passants d une poudre rouge sainte, des vieilles femmes venerent quelques vaches peintes de rouge et tous font la marche jusqu au temple qui surplombe la foret. Un splendide site de pelerinage ou se rendent des millions d Indiens pour prier. Nous etions la comme deux cubes de glaces tombes au centre du desert. Nous etions des SuperStars. Nous avons du arreter notre route a plusieurs reprises pour se faire prendre en photo avc les Indiens. Quel souvenir !
Udaipur
Nous avons quitte Vadodara, cette petite ville perdue, pour entrer dans la region du Rajasthan ou la majorite des touristes se rendent. Apres quelques jours d harcelement constant, nous avons accueilli Udaipur a bras ouverts. Attention, il ne faut pas croire qu Udaipur est un havre de paix, mais disons que l intensite passe de 10 a 7. Un peu de repos pour recharger la batterie de la patience. Nous avons adore l atmosphere de cette petite ville blanche qui encercle le lac Pichola. Parmi plusieurs autres beaux temples, son attraction principal est le majestueux et immense City Palace qui borde le lac. C est entre ces murs que nous avons eu la reelle sensation d etre en Inde. Nous avons ete charmes par l architecture indienne qui decoupe avec originalite les cadres de fenetres et de portes ainsi que par les ornements qui decorent des parois du palais. Ils sont faconnees de millions de miroirs miniatures tous disposes judicieusement. Nous avons passe des heures a decouvrir les passages souterrains du palais qui debouchaient sur des salles toutes aussi uniques les unes que les autres. La visite du City Plalce s est conclue parfaitement par une bonne biere (Kingfisher) sur la terrasse exterieure qui donne vue sur le lac Pichola et son luxueux palais-hotel ou fut tourne James Bond Octopussy.
Un soir nous avons observe le coucher du soleil etaler ses dernieres couleurs pastelles sur le lac calme et un autre soir, nous avons apprecie son spectacle du haut de la colline Hanuman Ghat. Nous avons resite a la tentation de rester a Udaipur, comme bien des endroits que nous avons aimes, il faut poursuivre notre route, d autres endroits magiques nous attend.
Pushkar
Cette petite ville de pelerinage hindou est situe au coeur du desert dans le Rajasthan. Comme un oasis, le village entoure une mare d eau ou se glisse 52 ghats. Ghats : sorte de bains religieux qui purifiraient l ame par son eau sacre. Concretement les ghats sont de longues marches de beton qui tombent dans l eau; ces marches sont sacrees, les pelerins doivent donc y retirer leur sandales pour acceder a l eau a pied nu. Effectivement, Pushkar est une ville sainte ou les regles doivent etre respectees a la lettre :
- Aucune viande dans la ville, ni oeuf, ni produit laitier;
- aucune consommation d alcool ou de drogue;
- habillement convenable. ex. se vetir comme s il fait moins 40 alors qu il fait plus 40;
- aucun rapprochement entre sexe, ni meme tenir la main de son conjoint;
- aucune electricite la nuit, de 18h a 6h.
Alors si on resume, n ous avions cinq bonnes raisons pour rester qu une seule journee. Meme si nous ne sommes pas en quete de spiritualite, nous avons tout de meme apprecie la beaute et la serenite que Pushkar offre genereusement a ses visiteurs.
Jaipur
Jaipur est une grande ville, mais rien qui se rapproche des metropoles que l on connait. C est comme plusieurs petits villages colles bouts a bouts. Une concentration saturee de mendiants, de pauvrete, d insalubrite, de marchants, de chameaux, de vaches, d elephants, de chevres, de chiens battus, d autos, de bicyclettes, de motos, de charlatans et de quelques magnifiques palais qui donnent une touche d espoir a la ville. On l appelle la Pink City (la ville rose) puisque son ancien quartier est garni de batiments teintes d une vieux rose sali. Et a la tombee de la nuit, une aura rosee emane de ses rues chaotiques. Nous avons erre tout bonnement dans la ville a observer le rythme effrene des habitants et s etonner, encore et encore, des conditions de vie miserables dans lesquelles ils baignent.
Agra
Personne ne se rend en Inde sans passer par Agra, la ville qui heberge le prestigieux Taj Mahal. Ce majestueux monument a ete construit pour Mumtaz, la bien aimee de l empereur Shah Jahn, qui est decedee en donnant naissance a son 14e enfant. Difficile de croire qu une oeuvre d art de cette envergure n est qu en fait une simple pierre tombale. Nous etions tres excites de voir le Taj Mahal, nous sommes arrives en soiree dans la petite ville d Agra et avons deniche rapidement une auberge de jeunesse. La mediocrite de la chambre s est facilement faite pardonnee lorsque nous sommes montes sur le toit de l hostel pour souper. Juste au moment ou le soleil allait rendre l ame, nous avons deguste une biere en gardant un regard fixe mais emu sur l epoustoufflant Taj Mahal. Incroyable !
Trop enerves, c est a 6h am que nous etions a la porte est, prets a admirer de pres cette merveille du monde. Ce n est pas seulement le Taj Mahal qui est impressionnant mais egalement le site sur lequel il s erige. L ampleur de la porte d entree, l allee d eau parfaite qui se deroule a ses pieds, les jardins de fleurs colores, les deux grands temples a ses cotes et le fleuve qui ferme la boucle a l arriere. Et le Taj, le Taj... cet immense cube de marble blanc minutieusement sculpte qui perce la vue du premier coup d oeil, est juste trop delectable. Abasourdis par sa presence, nous avons regarde, fixe et admire cette piece grandiose qui offrait aussi son portrait identique dans le reflect miroitant de l eau. A la hauteur de ses honneurs !
C est si difficile de briller quand on a une merveille du monde a ses cotes, mais dans l ombre du Taj se trouve aussi le Fort d Agra et le Baby Taj, deux monuments qui valent le deplacement.
Delhi
Nous avons deja parle de l odeur de l Inde dans tous ses sens. Eh bien, faites en la sommation exponentielle a la dix. Aargh ! C est officiellement ici que nous avons saute notre coche. Nous nous croyions arme d une patience de fer et d une solide experience pour flairer les malfaiteurs, mais non, nous n y sommes pas encore immunises. Where you go, Where you from, When you arrive... Preparez votre cassette, a chaque pas, un Indien s infiltre venimeusement dans votre conversation pour eventuellement vous conduire a un bureau de tourisme gouvernemental. On a toutefois pas les memes standards gouvernementaux puisqu il n y a rien d objectif dans les conseils que vous offrent ces agences. Nous en avons questionne une pour reserver notre billet de train pour notre prochaine destination et elle nous a confirme qu il n y avait plus de place pendant une semaine pour s y rendre. Elle nous a cependant offert une super offre pour le Kashmir, destination pour laquelle elle recoit probablement une commission. C est apres plusieurs heures et plusieurs combats pour resister aux harcelements urbains que nous avons atteint la gare et avons acheter deux billets de train pour notre prochaine destination Varanassi. Notre journee s est conclue dans un petit bar sympathique ou nous avons englouti notre frustration (les enfants, a ne pas faire a la maison !).
Le lendemain, pour evader la jungle du Vieux Delhi, nous avons decide d aller au zoo. En plus de prendre un repit des bruits et des odeurs de la ville, nous avons pu voir pleins d animaux exotiques dont des leopards, des tigres blancs, des giraffes, des hippopotames et des zebres, pour en nommer que quelques uns. En soiree, nous prenions le fameux train pour Varanassi. Un sleeper sans air climatise, ni oreillers, ni couvertes. Theoriquement, il y a trois minces matelats superposes sur tous les murs, donc neuf par section se partageant une fenetre ouverte et deux ventilateurs. J ai choisi le lit du milieu pour echapper aux araignes du plafond et aux souris du plancher et Guillaume, le lit du bas pour garder a l oeil nos deux sacs glisses sous son banc. Jusque la, tout se deroule bien. Vers 2h am, le train arrete a une station et une cinquantaine de charlatans ont envahi illegalement la cabine. Tout d un coup, nous etions entoures d Indiens qui essayaient de se teter un pouce carre de notre matelat et la douce brise de nuit qui circulait dans le train venait de prendre une fin abrupte, transformee en sueur clandestine. Un voyage qui n etait pas de tout repos, surtout pour Guillaume qui tentait de dormir tout en gardant un oeil sur notre maison personnelle, nos sacs.
Varanassi
Varanassi est la ville sacree, la ville ou nait tous les mythes relatifs au fameux Gange, cette riviere sacree. La ville en soi est un reel labyrinthe. Peu importe la qualite de votre sens de l orientation, il est impossible de s y retrouver. Les ruelles sont etroites et decousues, les marches s empilent et s enfilent et le tout montent et descend aleatoirement. Mais une fois qu on atteint le Gange, une promenage le long des ghats est inevitable. Plus de 80 ghats sont a la disposition des pelerins, chacun ayant sa signification spirituelle et son utilite. Par exemple, il ne faut pas manquer le rituel nocturne au principal ghat Dasaswamedh. A cet occasion, des milliers de chandelles sont lancees a l eau et une ceremonie en chants et en flammes se fusionne pour celebrer le Gange. Or les ghats les plus marquants sont sans aucun doute les ghats Harishchandra et Manikarnika ou se brulent des corps morts en public. Nous avons flane a l un de ces crematoires pour observer le special rituel de l incineration indienne. Voici la procedure.
Trois jours apres un deces le corps en question est installe sur un lit de bamboo et recouvert d un drap (rouge femme, vert/jaune homme et blanc une personne importante). On glisse le lit dans le gange afin de purifier le corps une derniere fois dans la riviere sacree. On rapporte ensuite le corps sur la rive et tous les membres de la famille versent cinq fois de l eau du Gange dans la bouche du defunt. Une homme de la famille est designe pour completer la suite du rituel. Cet homme doit se raser la tete dans la riviere a l exception de quelques courts cheveux a l arriere du crane. Il doit egalement se raser la barbe et les aisselles, se laver dans le Gange et se vetir de blanc pour souligner sa purification. 360 kg de bois est achete dans le village et le corps est enfin enterre sous le poids des buches. L homme va ensuite chercher la flamme dans le temple de Shiva, une flamme qui carbure naturellement depuis quatre siecles. Flamme a la main, la famille tourne cinq fois autour de l amont de bois. Cinq fois pour liberer l ame des cinq elements du Karma : l air, l eau, le feu, la terre et l esprit. L ame et l esprit du defunt peut maintenant partir en paix. L homme allume le bois et le corps brule pendant trois heures. Les morceaux de corps qui n auraient pas brules (habituellement la cage thoracique pour les hommes et les hanches pour les femmes), sont ramasses par l homme et lances dans le Gange (selon la croyance hindou, les poissons pourront manger ces os et se reincarner sur la terre). Finalement, les cendres sont recueillies et lancees au gre du vent dans la riviere sacree. La famille se lave une derniere fois dans le Gange afin de purifier leurs ames et leurs corps, ils partent ensuite au village manger des sucreries et boire le the. Fin de la ceremonie. La logique est noble. Les Indiens maintiennent que l humain est ne de la poussiere et se doit de mourrir en cendre afin que son ame et son esprit soient libre et en paix. Dust to dust / Ashes to ashes / Wind to wind / Spirit goes to heaven.
Il faut noter que cette ceremonie ne s applique pas a tous les Indiens. Six types de personnes ne peuvent pas etre brulees : les femmes enceintes, les enfants, les personnes saintes, ceux atteints d une maladie grave, une personne qui aurait ete piquee par un serpent et un lepreux. Ces personnes sont attachees a un bloc de ciment et coulees paisiblement au centre du Gange.
Avec des corps humains, des os humains, des cendres humaines, des tonnes de dechets, des vaches qui s y baignent... ce n est pas recommande de se tremper dans le Gange sacre. Les Indiens s y lavent, se brossent les dents, boient son eau et s amusent librement dans cette eau qu ils venerent. Qu il soit sacre ou non, une chose est certaine, le Gange est unique et intrigeant.
Une pause bien meritee
Impreignes pendant deux semaines dans l odeur de l Inde, nous avons fuit ce chaos pour se rendre au Nepal. Deux semaines de paix dans les montagnes des Himalayas avant de revenir en Inde. (Texte : La tete dans les nuages suivra le texte de l Inde).
Darjeeling
La transition entre le Nepal et le retour en Inde s est fait en douce. Nous avons voyage parallelement a la meme latitude que Katmandoo dans la pointe glissee entre le Butan et le Nepal. Darjeeling est un mignon village depose delicatement au flan des montagnes sous le regard autoritaire de la troisieme plus haute montagne au monde et le sommet le plus haut en Inde : Khangchendzonga. Cela prend plusieurs heures pour s y rendre puisque les routes serpentant les vallons montagneux ne sont pas tres conviviales, mais le cachet des maisons illuminees par des chandelles et des bougies de Noel degagent une chaleur familiere. Apres avoir visite cinq auberges dont une avait une grosse tarantule a cote de la toilette et une des vers grouillant dans ses draps, nous avons trouve une chambre sympathique qui nous rappelait un temps colonial.
Notre plan consistait principalement a relaxer et profiter encore un peu de la beaute inconditionnelle des Himalayas. Nous etions a Darjeeling pendant le Diwali, le festival national le plus important. Ainsi, pendant le jour, peu de marchands ouvraient leurs portes ce qui nous assurait une certaine tranquilite et le soir, des centaines de feux d artifices eclataient de parts et dautres... ce qui est tres joli si ce n est pas dans tes oreilles qu ils explosent.
Darjeeling est l une des premieres villes construites en Inde et est reconnue a l international pour son prestigieux the : le the de Darjeeling. On ne peut eviter une promenade dans les champs de the etales a perte de vue dans l horizon. Et comble du bonheur, deguster ce breuvage orange afin de confirmer les rumeurs voulant qu il soit un des meilleurs au monde.
Cette petite communaute retiree dans les montagnes est egalement respectee pour enseigner et former les courageux qui desirent s aventurer dans les Himalayas. Nous avons visite le Himalaya Mountaineering Institute (HMI) ainsi que son musee incroyable sur l histoire de l Everest. C etait tres interessant d autant plus que nous etions si pres il y a quelques jours (suggestion litteraire : Into Thin Air, du meme auteur que Into the Wild, Jon Krakauer).
Mise a part flaner dans les rues essoufflantes de Darjeeling, il est agreable de visiter son jardin botanique et essentiel de se reveiller a 4h am pour admirer, du haut de la Tiger Hill, le soleil se lever paresseusement sur le pic enneige du Khangchendzonga.
Calcutta
Apres quelques jours de repos a Darjeling, nous sommes descendus jusqu a Calcutta, notre derniere destination en terres indiennes. Nous avons beneficie des jours feriers du Diwali combines au jour du Seigneur pour eviter legerement le chaos habituel. Etant la deuxieme plus grande ville britannique au 19e siecle, Calcutta est demeure une importante artere en Inde. Son regne britannique brille encore a travers les murs majestueux du Victoria s Memorial. Localise au centre d un parc enchanteur, le commemoratif de la reine Victoria fusionne la notoriete de la maison blanche avec la splendeur du Taj Mahal.
Terre d accueil de son travail acharne, Calcutta est la ville ou repose en paix l ame divin de Mere Teresa. Ne en Macedonie en 1910, Gonhxia a dedie sa vie entiere aux mains de Dieux. A 18 ans, elle Lui a fait serment de chastete, de pauvrete et de devotion complete. Nous connaissons l ampleur de son oeuvre aupres des enfants, des pauvres, des malades et tous ceux qui n auraient pas eu la chance qui nous habite. En 1997, elle a quitte ce monde en affirmant : My job is done here, et elle est enfin aller rejoindre son maitre. Le Mission Charity ou elle a passe sa vie est encore fonctionnelle et frequemment visite par des touristes du monde entier venus constater la grandeur de cette femme.
Comment resumer l Inde ? Imaginez 200 a 300 ans dans le passe ou la loi et l ordre etaient propre a chacun, ou l hygiene et la salubrite etait secondaire, et ou la "vraie" pauvrete etait majorite dans une societe. A cela ajoutez toutes les innovations du 21e siecle, par exemple l automobile. Imaginez la circulation routiere dans un pays ou les routes sont a peine pavees et les permis de conduire facultatifs. Tout est trop intense dans ce pays, la bonne expression : Its in your face. C est juste la. A tout moment. Sans arret. Sans repit. Sans pitie. Il faut resister, endurer, survivre. C est une experience en soi, mais curieusement enrichissante.
Il est difficile de croire que l economie de l Inde est emergeante. La loi du nombre y est surement pour quelques chose. Chose certaine, il doit y avoir une faille dans leur systeme social democrate puisque la redistribution de la richesse nous a clairement semble inexistante. Donnons un peu de temps a l Inde afin de voir s ils peuvent se serrer le coudes et enfin devenir un pays civilise. Pour apprecier l Inde il faut passer par dessus tous les obstacles... on peut alors y decouvrir une culture unique au peuple indien. Bref l Inde vous laissera definitivement une impression INDELEBILE.
Photos disponibles dans Inde
5 commentaires:
Merci pour le voyage olfactif, je continue à acheter une loto 6/49 par semaine...souhaitant vivre la même expérience !
J'espère que tout se passe bien et que tous vos sens sont agréablement surpris 24 heures sur 24.
Coucou littl'sista,
J'ai manqué ma chance habituelle d'être la première à vous écrire un message! hihihi! Votre texte sur l'Inde me rappelle vraiment votre expérience de l'"hostel" miteu à Kuala Lumpur...mais en 15millions fois pire!! J'imagine tellement!! et c'est sûr que je n'aurais pas aimé ca!! hihihi! Par contre, ca semble être une expérience très très enrichissante. Ton texte me donne le goût d'en savoir plus :)
Faites attention à vous
Je t'aime!
Cath xxxxxx
WoW!!!! Que de beaux souvenirs..... Lili, tu m,as fait revivre ce voyage en 5 minutes... sérieusement, tu as vraiment le don de transmettre ce que tu vis... je naurais jamais pu le décrire aussi bien.... hummmm que d'émotions... et je crois que vous aussi, ca vous aura changés, ce pays déstabilisant, qui nous oblige à nous remettre en question...
J,ai vraiment vraiment hâte qu'on en parle de vive voix :)
soyez sages
xxxx
Salut vous deux!
Merveilleux l'Inde mais merci pour moi.
Je vous lis avec toujours autant de plaisir.
Mon nez est encore plissé à juste penser à l'odeur que tu décrit.
Faites attention à vous deux
J'adore votre paragraphe d'ouverture!! Mais surtout j'adore votre blogue au grand complet! Ça doit être quelque chose d'avoir tous ces beaux souvenirs et paysages en tête! Un beau bagage de vie en tout cas :)
Cynthia
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