le blog d'un continent à l'autre

Eh oui nos derniers pas en terres argentines nous ont valu quelques sueurs. Nous sommes arrives a La Quiaca, la derniere ville au nord du pays a 13h ou nous devions traverser la frontiere a pied jusqu en terres boliviennes, a Villazon pour prendre un train a 15h30. Surprise lorsque nous arrivons : une chaine humaine bloque le passage. Dernierement la presidente, Kristina Kruchtner, a augmenter les taxes d exportation des agriculeurs de soya et de mais. En guise de protestation, les argentins empechaient toute "exportation humaine". Bref : impossible de sortir du pays.

- Tenter de passer les lignes en soiree (si et seulement si la manifestation se terminait) et dormir a Villazon ce qui n est pas le meilleur village pour sejourner;

- rester a La Quiaca, ou il ne se passe pas grand chose, y dormir et tenter de passer les lignes tres tot le matin;

- l autre choix etait de tenter de passer les lignes illegalement par la riviere.

La Quiaca et Villazon sont deux endroits ou tu ne veux pas rester, l objectif est simplement de passer la frontiere et trouver un transport jusqu a Tupiza. En resume, tous les choix n etaient pas ideaux (1) traverser les lignes illegalement ou (2) entrer en Bolivie la nuit, mais on devait trancher le dilemme. Nous avons donc retourne sur nos pas pour trouver d autres especes comme nous, les backpackers ! Apres tout, l union fait la force. Nous avons rencontrer au fil de la journee quatre amis (Angleterre, Autriche, Allemand et Israel). Nous avons etudie les choix autour de quelques bieres. Le temps a filer et nous sommes retournes errer autour de la frontiere jusqu a 19h afin de voir si cette chaine humaine allait entrer a la maison, ce qui ne semblait pas etre le cas.

Mamans, papas, on vous promet de ne plus jamais faire ca. Nous avons marie les deux pires options : traverser la riviere illegalement et ce, la nuit. Comme des clandestins, nous avons enfourche la cloture barbelee (deja trouee... nous etions pas les premiers!), traverse la riviere (c est bien la seule fois que je ne portais pas mes bottes impermeables, avec regret) et entre tout sympathiquement en Bolivie. Cependant, comme de bons citoyens (mamans, papas, retenez plutot cette partie), nous sommes retournes sur nos pas pour recuperer notre estampe legale d entree au pays. Nous avons ensuite file directement au terminus de bus pour y acheter un transfert le plus tot possible a Tupiza.

La Bolivie est completement differente de l Argentine et le Bresil, qui sont des pays tres occidentaux. Le visage de la Bolivie s apparent davantage a l idee qu on avait de l Amerique du sud, malgre qu il s agit tout de meme d un continent perdu que l on ne connait guere. La durete de la vie se lit sur le visage des Boliviens. Les rues sont bondees de petits marches; leur seule raison de vie. La majorite des femmes portent le costume traditionnel : jupe (mi jambe a Tupiza et cheville a La Paz) avec bas collant, chandail de laine colore, deux tresses et un chapeau melon. La pauvrete se sent, l architecture des maisons est d une simplicite triste, les routes ne sont pas pavees, les dechets et la salete decore entierement les petites villes.

Donc en arrivant au terminus sature de Boliviens, nous entendons quelqu un crier "Tupiza, Tupiza". C est dont parfait, on pourra quitter immediatement Villazon pour le cout ridicule de 1,50 (10 Bolivianos). Nous penetrons dans ce vehicule plein et odorant. C est trois heures de route cahotique que nous subirons debout dans l allee de ce bus comble de "locaux". Un periple souffrant !

Tupiza est la porte d entree pour les excursions dans le Salar de Uyuni. Nous avons gravi plusieurs milliers de metres en altitude (3000 a 5000 m) pour decouvrir ce monde qui s y cache. La haut, des sentiers epousent les meandres des vallees, le paysage est desertique et mysterieux. Le sol est recouvert de roches, de sables, de formes bizarres et de petits arbustres secs et jaunes qui ressemblent a une tete de troll plantee qui n attend que la tombee de la nuit pour se manifester. Le paysage est parseme de lamas, d anes, d autruches, de flamands roses (eh oui, on en a vu des vrais, pas en plastique sur un patio), on y croise parfois des ruines et memes quelques maisons habitees... curieusement.

Notre tour s est conclu a Uyuni. Notre plan etait de se rendre a Copacabana pour y voir le lac Titicaca et l Isla del Sol et filer rapidement a Cuzco, Perou. C etait malheureusement impossible de s y rendre, on doit aller a La Paz et le seul autobus touristique, donc secure, etait plein. Un autre choix difficile a faire. (1) Soit que l on reste une nuit a Uyuni et on achete un billet pour La Paz le lendemain, (2) ou on tente 12 heures dans un bus "local" pour s y rendre le meme jour. Hors il faut comprendre que la Bolivie est presentement en crise. Ce va vous rappeler des souvenirs... plusieurs provinces en Bolivie veulent gagner leur independance. Il y a quelques mois, le Oui l a emporte au referendum de la plus riche province du pays, Santa Cruz. Ceci dit, nous voulons sortir le plus rapidement du pays. Nous prenons donc la chance de survivre via le bus local. Avec peu de sommeil mais en possession de tous notre biens, nous sortons indemne de cette aventure routiere. Arrives a La Paz, nous desirons reprendre un bus pour Cuzco, cependant, la crise est declenchee et c est impossible de quitter le pays aujourd hui. Nous achetons des billets pour le lendemain en croisant nos doigts et se consolons en pensant qu on pourra enfin se laver et dormir dans un lit chaud. Nous denichons un hostel sympatique pres du terminus. La Paz, la capitale du pays, est une ville immense creusee au coeur de falaises. C est impressionnant d y compter la quantite de petite maison jonchees sur ses flancs. Alors qu on s appretait a sortir pour laver notre linge, le proprio nous supplie d attendre un peu. Une manifestation se prepare. Le president bolivien precedent a Juan Evo Morales aurait vole de l argent et serait refugie aux Etats Unis. Une marche de protestation en direction de l ambassade americaine mobilisait les rues. Coup de fusil et bombardement de roche nous ont facilement convaincu de baptiser cette belle terrasse sur le toit de l hostel. Quelques pichets, le soleil au rendez vous et deux bons matchs de l EuroCup ont occupe notre journee.

Bye bye et merci Bolivie pour cette experience grandissante... Bonjour Perou.

Nous amorcons notre trekking vers le Machu Picchu!