La decouverte du monde
message publié à 17:54
Janvier 2007 - Egypte
INTRODUCTION – L’ÉGYPTE
Il n y a rien à comprendre. C’est un monde qu’on ne peut imaginer. C’est à la fois épeurant, mais rassurant. Si je peux me permettre une comparaison, le système routier peut représenter l’état de la situation. Il se résume par un chaos organisé (an Organized Chaos). Pas de lumière routière, à défaut de fonctionner, un Égyptien en patrouille sur quelques coins de rue coûte beaucoup moins cher. Pas de ligne de direction, personne n’est confiné à suivre une ligne. Pas de clignotant, la communication se fait par klaxon. Pas de courtoisie, piétons, ânes, chameaux et voitures, une fois qu’on s’engage on va jusqu’au bout. C’est à ne rien comprendre, mais pourtant ça fonctionne. C’est un peu le déroulement de ce voyage qui sera tout sauf ordinaire. (lire la suite>>)
DAY ONE : LE CHOC ET L’IMPRÉVISIBLE
Un premier vol comme à l’habitude, où l'excitation de voir trois films de suite gagne sur le repos que l’on devrait épargner. Brûlés, à l’escale on s’endort entre deux prières de nos nouveaux confrères. Le 2e vol n’a existé que dans nos rêves. Les traits tirés, on arrive sans aucune attente à l’aéroport du Caire. À la sortie, tel que confirmé par un maigre courriel, un chauffeur nous attendait pour nous conduire à notre mystérieux hôtel… le Lotus. C’est sur la route de l’aéroport au centre-ville que le choc visuel et culturel s’est fait sentir. Garde a celui qui pense vouloir se louer une voiture… la réponse est évidente (NON!).
Nous arrivons devant une façade mais c’est par le côté que nous trouverons une vieille porte. Elle donne dans une boîte. L’ascenseur sans porte qui nous monte à notre chambre est à la lumière de l’ambiance qui nous attend. Notre première gaffe. Un prix ridicule pour 2 nuits (45$). Et notre chambre… deux lits minces, je parle bien aussi de l’épaisseur du matelas. Une chambre de bain insalubre et un plancher cassé.
Et hop ! Nous partons à la découverte de cette ville grise et sale. Avec bonne volonté nous allons à la recherche de l’office du touriste. Suggéré dans notre Lonely Planet, nous trouverons réponse et aide pour concrétiser nos intentions. Déjà les rues byzantines ne nous facilitent pas la tâche, mais le défi de traverser un boulevard sans lumière n’est certainement pas pour les gens type. De loin je vois Touriste Office. Nous approchons et découvrons un local délabré dont le gypse de plafond s’est effondré au sol. De toute évidence nous devrons trouver une autre alternative. Notre escapade se poursuit mais la fatigue et la faim se fraye tranquillement un chemin à mon cerveau. Un parc terne ! On pourra se reposer et planifier nos prochaines minutes. Mais les Égyptiens nous rappellent brusquement que les touristes doivent payer leur entrée. Pas de livres égyptiennes et pas de banques ouvertes. Nous allons prendre une bouchée. Nous arrêtons à cette place où ni images, ni anglophones s’y trouvent. Nous pointons du doigt le morceau de pain que l’homme au coin mange et montrons 2 doigts. Supplions ensuite le caissier de prendre le US que l’on a. Nous lui donnons 2US et après discussion avec ses collègues il nous remet 5 livres égyptiennes. Résultat : on bouche un coin avec 2 types soumarin poulet foie épicés pour moins de 2 dollars. Nous allons ensuite prendre le thé chez le réputé Groppi. Nous tentons d’organiser nos pensées à savoir comment se déplacer et trouver de l’aide pour organiser notre voyage. On prend le thé, échange quelques mots d’encouragement, d’espoir, mais nous n’aboutissons pas aux solutions escomptées. Sans se le dire, c’est comme si nous savions tout de même que tout irait bien.
On retourne à l’hôtel brulé et, inévitablement, on se perd dans les rues du Caire. Guillaume aperçoit au loin une affiche. Génial ! Après quelques secondes pour trouver la porte d’accès, nous montons l’étage et automatiquement, le gros drapeau canadien nous rassure tout les deux. C’est là que nous ferons la rencontre de Mostafa, le grand manitou qui sera le fruit de notre espoir. Nous dessinons les objectifs de notre voyage et les prix que notre budget permet. Il nous explique lentement mais sûrement les possibilités qui s’offrent. La lumière étincelait dans nos yeux. Tout en restant calme, la vie avait repris. Notre insaisissable désir de tout voir, tout organiser et rouler était comblé.
Nous repartons pour aller se coucher en gambadant d’énervement, main dans la main, tout d’un coup insouciant du prochain moment. Nous souhaitions ardemment trouver une SAQ dans ce pays musulman pour prendre une bière à la santé de notre voyage. En marchant, nous croisons un homme qui nous crie <>, Guillaume avait pris soin de porter son chandail aux couleurs du Canada. Nova est originaire du BC et habite le Caire depuis près de 2 ans. Nous échangeons quelques mots et il nous invite à prendre une bière dans un bar. Al-Horreya, une salle intemporelle qui me rappelle nos partys de Noël avec mon arrière grand-mère dans le sous-sol de l’église. Or, l’ambiance est au rendez-vous par l’échange et les rires que partagent tous ces Arabes. Nous rencontrons entre autres Hussan et Youssef autour d’une bière, 2 colas et ces graines de bière salées et humides dont on ne peut manger la coquille. Ouf, une fin de journée fructueuse et bien remplie.
Objectif I : dépaysement visuel et culturel : mission accomplie !
Prémisse du voyage I : No plan is good plan
Prémisse du voyage II : Just go with the flow
Comme Alain Bashung dit si bien, nous prenons soin de <>
La nuit a été pénible. Le manque de sommeil, le décalage horaire et les bruits suspicieux ne sont pas la clé d’une bonne nuit de sommeil. Une mouche tentait innocemment de se poser sur mon front, le seul bout de peau que je lui offrais. Finalement, elle s’est tentée sur Guillaume qui a mis fin à ses jours. Et ceux qui ont vu OSS 117, le Chaman diffuse bel et bien une prière partout à travers les 22 millions d’habitants de la ville a 5h AM.
DAY II : THE ANTICS
La journée commence par le déjeuner inclus. Nous montons les marches crochues de l’hôtel pour se rendre à cette salle qu’ils nomment Restaurant. Définitivement, cet hôtel est bizarre. Les gens qui y travaillent font peur. Les murs sont en plaqués bruns revêtus d’affiches sales présentant des Égyptiens qui nous suivent du regard. Vous imaginez ce type de portrait qui semble vous chasser du regard en chuchotant <> Pour revenir au déjeuner, une gorgée de thé a suffi, l’état des fèves servies dans l’eau délavée ne nous a pas interpellées.
7h45 rencontre à l’hostel canadien ou Mohammed nous attend. Il se fera le plaisir pour 30$ de nous conduire où l’on veut pour la journée. D’abord Mostafa nous demande < êtes vous étudiants vous jouiriez de 50% de rabais partout> nous lui indiquons que malheureusement…. 1re destination de la journée, une place douteuse où nous avons payé 20$ pour notre carte internationale étudiante qui nous fera bénéficier de 50% de rabais dans tous les sites.
Destination Saqqarah et Giza, les incontournables pyramides. Saqqarah n’est en fait pas considérée comme une pyramide. Sa forme en palier n’est pas conforme avec la description des pyramides qui sont géométriquement et architecturalement parfaites. Saqqarah est toutefois la plus vieille au monde. Son nom signifie fertilité. Nous constatons en effet quelques verdures et bouts de terre exploités. Je constate surtout les villages et l’insouciance qui les habite. La pauvreté est palpable, les enfants n’ont d’autres à faire que de s’agripper à l’arrière d’un véhicule qui l’amènera à un autre village, les femmes et les bébés cohabitent avec les chiens et chats de rue et tout comme eux, ils observent le temps filer. Tel Trent Reznor le chante, ces gens gagnent 15 livres par semaine (3$). Aucun système d’ordures n’existe, les déchets sont laissés pour compte un peu partout.
Avant d’arriver à Giza, les fameuses pyramides, nous arrêtons dans une institution qui nous explique comment on fabrique le papyrus. La fleur de cette plante personnifie le soleil et la tige triangulaire avec laquelle on fabrique le papyrus représente les pyramides. Les Égyptiens vous offrent toujours le thé lorsque vous entrez chez eux. Ils sont très accueillants et n’hésiteront pas à vous aider. Ils ont souvent une idée mercantile derrière la tète mais un simple non ne les offusque pas, ils sont ni rancuniers, ni insistants.
Nous arrivons finalement à la destination ultime de tous les voyageurs: Giza. La porte d’une des 7 merveilles du monde où l’on y admire la gigantesque pyramide de Chéops et le Sphinx. Ce géant lion ailé avec une tète et un buste de femme vous hypnotisera des votre entrée sur le site. Jadis, le Sphinx tuait les voyageurs incapables de résoudre l’énigme. Le site désertique couvre 12 KM. Il n’y a d’autres mots pour exprimer la grandeur de ces 3 impressionnantes pyramides, d’autant plus lorsque l’on sait comment elles ont été bâties. Sa grandeur extérieure est surréelle par rapport au tunnel carré qui mène, accroupis à quatre pattes, à une grande pièce 200m plus bas. Tout cet honneur pour y insérer un sarcophage, la tombe du roi. Après un moment de recueillement devant ce chef d’œuvre humain, nous sommes arrêtés pour une bière dans une petite place donnant sur le site. Seuls sur la terrasse à boire une bière desalcolisée (difficile de trouver des boissons alcoolisées sur les sites historiques), un couple se joint. Comme cette planète est drôlement petite, il s’agissait de 2 québécois de Hull.
Après avoir visité ces antiquités incontournables, nous nous dirigeons vers le Caire Islamique. Je prends soin de bien poser mon pashmina sur ma tète alors que nous allons à la citadelle. Un fort contenant des dizaines de mosquées. Nous retirons nos souliers et sommes priés de ne jamais poser la semelle sur les tapis. Une heure plus tard nous terminons la journée au nord du Caire Islamique dans le souk Kan El-Khalili. Un immense marché où vos talents de négociateur seront mis à l’épreuve. Nous fourmillons ces minces ruelles bondées de monde et grignotons un de ces fameux pitas en forme de pain. Nous quittons le cœur rempli de vibrations.
De retour à l’hostel canadien nous prenons un thé dans le chilling room où nous faisons connaissance d’un homme de retour de l’Iran et de James un gars sympa du BC. Le temps file rapidement, il est déjà 8h et notre ventre crie famine. Nous nous attablons au réputé Felfela pour un bon souper typique et une Stella locale alcoolisée. Le repas était succulent (à ce point nos critères ne sont pas très élevés !!!). Avant de rentrer nous visitons un local Égyptère afin de valider le coût pour un vol de Luxor à Sharm El Sheik puisque James nous a avertis qu’il arrive que le Ferry ne fonctionne pas sur la Mer Rouge pour cause de vent sévère. À la sortie nous nous disons que le prix semble dispendieux quand un Égyptien nous arrête <> Il nous offre un prix concurrentiel et nous invite pour le thé dans son magasin de parfum. Il nous enseveli de cet encens de fleurs avant d’encaisser notre refus d’achat. À contre courant nous retournons au Lotus… l’hôtel mystérieux… À l’entrée un des hôtes est couché au sol … à ne rien comprendre. Curieusement, notre fatigue était si importante que nous nous sommes endormis comme des petits bébés.
DAY III IV : LE DÉSERT LYBIQUE
Nous devions être à l’hostel Canadien pour 7h puisque notre bus pour le désert Lybique quitte à 8h de la gare centrale. À 6h40 nous attendons ce douteux ascenseur très heureux de quitter à jamais cet hôtel mystérieux que je ne recommanderai JAMAIS ! Surprise, notre chauffeur est là nous expliquant qu’il n y a plus de place pour le bus de 8h et que nous devons être à la gare dans 10 minutes… pas de doute il saura faire sa route à sa façon ! Bien entendu à 7h nous sommes assis dans un bus rempli d’Égyptien qui fument et se lancent des répliques. Avant de nous laisser seuls sans balise notre chauffeur nous averti… <>.
Alors nous sommes partis pour une toute nouvelle aventure imprévisible. Assise dans ce bus nous traversons des champs et des villages au même rythme que mon inspiration s’alimente. Ces villages sont indescriptibles. Il s’agit de maisons bâties de briques rouges non terminées et sans toit, que le gouvernement a construit pour toutes les familles pauvres du pays. Le linge sale mais lavé sèche au gré du vent sableux et odorant. Certains gagnent leur pain en vendant au coin des rues des carottes et des patates pendant que les enfants et les hommes flânent dans les ruelles, cigarette à la main. Alors que Guillaume dort accroupi sur mon épaule, j’écris mes pensées désorganisées sur un bout de papier en m’inspirant d’un temps à l’autre de cette vue désertique que l’on percevra pendant 5h.
Bahariya, est un oasis, signifiant <>. Bahariya est encore plus pauvre que tout ce que j’avais vu depuis. Un passager qui descend dit <>, donc nous descendons du bus. Seuls et perplexes, l’inquiétude s’empare de nous alors que tous les regards du village se dirigent vers nous. Je me sentais comme un vers de terre vulnérable devant un banc de poissons affamés. Un homme nous incite. Nous lui indiquons que nous désirons coucher à un hôtel et que nous allons dans le désert demain. J’avoue que le peu que j’avais vu du village de cet oasis me rendait très inquiète de l’état ou même des possibilités de dormir ici. Un égyptien nous conduit dans son Jeep, il roule et ralenti devant une de ces maisons non fermées et délabrées. Il sort du véhicule et discute avec des hommes. Nous sommes à la limite d’être apeuré de notre sort. Il revient avec un siège d’auto qu’il met sur son toit de jeep. Nous poursuivons notre chemin ainsi avant d’arriver à un Safari Camp qui nous semble accueillant. Le refuge recommandé du désert. C’est l’endroit idéal pour se préparer à l’expérience du désert et nous comprendrons plus tard que c’est de même pour s’en remettre. Dès notre arrivé, on nous sert un repas copieux bien apprécié. Changement de plan, on nous offre un petit dôme où nous laissons nos back pack et nous partons dès maintenant dans le désert Lybique avec 4 USA et 4 chinois en 4x4.
Le premier arrêt est au plus haut pic du désert noir que nous avons grimpé avec tant d’enthousiasme. Bahariya est un oasis dans le mystérieux désert noir. Par son sol noir et rocailleux, il représente le passage obligé avant d’atteindre le paradis (le désert blanc). Avant le coucher du soleil, nous arrivons à l’unique désert blanc. Vaste sol crème et sableux, le désert blanc redore de formes spectaculaires et amusantes. Comme si nous marchions sur une autre planète, la vision infinie sculpte des roches incroyables. Le coucher du soleil est doux, les couleurs pastels du ciel nous attendries, le silence du désert nous hypnotise, une nuit inoubliable s’amorce. À notre insu, un campement prend forme, les bedoins, nous préparent à souper. À la lumière des étoiles nous discutons autour du feu où les cuisses de poulet grillent à la chaleur de la fine braise. Assis sur des matelas au calme absolu du désert, tous jouissent de cette expérience inexplicable, unanime et inoubliable. Après le souper les bedoins se sont donnés à cœur joie de chanter et danser comme ils le font si bien. Les carcasses de poulet ont été déposées quelques pieds plus loin où nous avons admiré dans le noir les renards affamés dévorer nos restants. Plusieurs sont allés dormir alors que Guillaume, Jack, Jérémie, les Bedoins et moi avons veillés au bord du feu en fumant la chicha d’une main et en caressant le sable doux de l’autre. Nous avons dormi sous les étoiles quand une fine pluie rare nous a rafraîchie les joues. La nuit fût fraîche mais le levé du soleil au sommet de cette colline blanche en a valu la chandelle. Un plaisir tendre ! Une nuit courte, l’âme posée, nous avons déjeuné au levé du soleil au cœur du magnifique et pur désert blanc.
Nous retournons à Bahariya, le village des bedoins, les hommes de la lumière du désert. De retour à l’oasis, nous nous remettons de l’expérience avec nos nouveaux amis et jouons au Ping pong. Nos amis quittent le pays, Jérémie nous rejoindra à Dahab dans 1 semaine et nous, nous nous installons au petit jardin. Thé à la main, victime des rayons de soleil qui traversent les bambous désordonnés, j’écris ses quelques lignes alors que Guillaume fouille dans les livres. Chaque minute sans jamais savoir où l’on va.
Talaat, notre conducteur du désert, revient vers 15h et nous suggère une tournée du village. Et hop, nous sommes partis pour une aventure qui sera trépidante et étonnante. Parsemé de désert, de petits lacs, de palmiers et de maisons à demie construites, nous découvrons l’oasis à travers les yeux d’un bedoin. Il nous amène aux plus belles places dont un hot spring, eau chaude filtrée au souffre desservant le village en eau « propre ».
Pendant que Guillaume discute avec ce passant qui transporte des herbes à dos d’âne, j’écris ces quelques lignes. Le paradis. Ces gentils hommes m’appellent au loin pour les joindre à prendre le thé bedoin dans leur modeste demeure - si on peut appeler cela une demeure. Nous sommes sous le charme de la culture arabe. Aucune communication possible avec ce bedoin, nous dégustons le meilleur thé accroupis près de quelques braises, nous nous échangeons des sourires. Un moment privilégié !
Avant le retour nous avons, entre autre, arrêté au sommet d’une énorme montagne donnant sur tout l’oasis mais surtout permettant une vue à couper le souffle au couché du soleil. Nous avons également eu le privilège de passer par les endroits secrets de la ville puisque nous avons demandé si nous ne pouvions acheter 4 bières pour l’hôtel. Mission délicate, secrète et fructueuse !
Pour la nuit, un lit mince et sale, il ne nous tentait pas plus qu’il le faut. Nous avions toutefois prévu le coup en apportant un drap contour, mais puisque tous les draps n’étaient pas propres, nous nous sommes enroulés du drap contour, recouvert des couvertes chaudes et espérés ne pas trop bouger. Solution parfaite : nous avons dormi comme des bébés.
DAY V : L’OASIS DE BAHARIYA
Après le même déjeuner qu’au désert (la variété gastronomique n’est pas à son meilleur en Égypte) nous avons quitté en voiture avec le DG du campement. Il est passé chercher sa femme voilée et son enfant. Il a laissé sa femme au travail et nous a expliqué fièrement qu’elle travaillait et curieusement, il a justifié qu’elle aimait bien porter le voile complet. Nous avons ensuite visité les Golden momies. Ce n’est qu’en 1999 qu’un âne a tombé dans un trou et lorsqu’ils ont été le chercher ils ont trouvé une momie. Ils ont creusé aux alentours et en ont découvert une dizaine. Ces corps momifiés étaient jadis tous recouverts d’or mais bien évidemment l’or a été volé, il ne restait que quelques morceaux. Par après nous avons visité une autre tombe. Petit cachet creusé dans le sol, cette place contenait 26 familles, les gens habitant l’oasis à l époque. Sur les murs nous avons reconnu les cryptèques du Sun set au Sun rise ainsi que le jugement dernier. Nous avons questionné le bedoin sur la raison du jugement et il nous a expliqué difficilement (à cause de la langue) qu’un homme a été condamné puisqu’il croyait que les hommes partis à la guerre dans le désert ne reviendraient pas et il a mis toutes les femmes du village enceintes. Vous pouvez imaginez pourquoi on lui a coupé les 2 bras lors du retour des hommes à l’oasis. Nous avons été conduits à l’arrêt de bus, en route je me suis amusée avec Arhmet, l’enfant du conducteur. Le rire vif d’un enfant avec qui on joue à cache-cache est vraisemblablement le même au Canada comme en Égypte.
Nous retournons présentement au Caire dans cet autobus bondé d’hommes et d’enfants Égyptiens. Ce voyage est magique, comme la vie est bonne !
De retour au Caire.
Notre train de nuit pour Aswan quitte à 8h30 et à 8h05 Mostafa n’est toujours pas de retour avec notre billet d’avion pour Sharm El Sheik. A 8h10 il nous place dans un taxi et nous lance <> 8h21 toujours dans le taxi, pris dans le trafic. Nous demandons au conducteur de nous rassurer mais ce dernier ne comprend pas et ne parle pas un mot anglais. 8h22 toujours dans le taxi nous décidons de prendre nos sacs et s’en suit une course folle. Tel des poules pas de têtes, nous courons en demandant aux habitants <> pas de chance pour nous personnes ne nous comprend. Nous courons encore sous l’adrénaline et l’espoir. Je vois une affiche contenant 1 mot anglaisNous traversons la rue comme de vrais Égyptiens, directement dans le trafic comme si nous savions où nous allions. Ensuite nous percevons . Sautons la clôture et descendons les marches. Toujours à la course avec espoir que le train soit en retard nous demandons à tous les passants <> pas de réponse sauf des indications contraires pointées vaguement du bout du doigt. Je vois un kiosque et de loin je lui crie <>. Il me renvoie sur nos pas encore une fois du bout du doigt. Je me retourne prête à courir, un instant de panique, Guillaume est hors de ma vue. Je le repère quelques secondes après et lui indique notre nouvelle orientation. À la course nous aboutissons à l’extérieur devant la gare. J’aperçois une enseigne anglophone <>, à la course mais en vainc. 8h45, le train a quitté. Stressés, énervés, essoufflés et désespérés, nous croyons devoir restructurer notre voyage et sacrifier certains endroits en plus de perdre 120$. Les autorités nous amènent dans leur bureau et nous indiquent qu’un 2e train est disponible à 9h. Ils nous escortent à la plateforme, nous quittons à 9h15. Ouf, un moment de panique incroyable cette nuit dans les rues folles de Cairo. La communication n’est pas toujours aussi simple. La nuit fut bonne, nous nous réveillons à 11h, le train est en retard.
DAY VI : ASWAN
Aswan est une ville coquette. Sa verdure et sa proximité au Nil rendent toutes ses vues magnifiques. Une journée chaude et ensoleillée nous accueille. Notre hôtel, Keylany possède une terrasse typique sur son toit au cœur du souk. Nous avons loué une biquette pour la journée. Sans trop savoir où l’on va, nous avons longé la corniche du Nil passant par des quartiers pauvres d’Aswan jusqu’au fabuleux temple de Philae. Dans un décor enchanteur, le temple se situe sur une île accessible que par BAC. Le plus beau de la ville, Philae impressionne par ses colonnes et ses murs encryptés de hiéroglyphes. Une île charmante, un temple majestueux, une balade en bac sur le Nil calme et un soleil chaud qui s’apprête à se coucher. Avec chance, nos biquettes sont toujours là au pied du mur. À mi-chemin de notre balade du retour, nous arrêtons au restaurant Panorama, très accueillant, placé au bord du Nil. Nous y dégusterons un thé bedoin servi sur charbon dans un bocal en bois. Nous prenons notre courage à deux mains pour retourner nos biquettes dans ce quartier à l’ombre du secteur touristique, un endroit Spooky ! Nous marchons tranquillement par le souk qui nous mènera à l’hôtel. Il est agréable de s’y balader, des marchands de saveur inondent les petites ruelles sablonneuses. C’est le paradis des épices et des milles odeurs, une bière et un thé sur la terrasse conclue notre belle journée à Aswan. Couché tôt, le microbus nous attend à 3h30 AM pour Abu Simmel.
DAY VII : ABU SIMBEL - ASWAN
Une route en convoi armé d’Aswan à Abu Simbel des 3h30 AM du matin. C’est à 6h45 que l’on arrive tout près de la limite du Soudan, aux rives du Lac Nasser. Quelques peu endormis nous contournons à la marche une montagne de roche afin de s’approcher du lac agité par la brise matinale. En tournant la tête ce sont 4 gigantesques colosses représentant Ramsès II, le roi le plus imbu de soi même. Fascinant, il s’agit du plus impressionnant temple jamais vu. Ils sont là assis dans la position traditionnelle, mains sur les genoux, portant la barbe postiche, éternellement jeune et regardant vers l’est le soleil levant. L’intérieur du temple est tout aussi majestueux. Ses sculptures sont encore précisément gravées et on peut même y retrouver ses couleurs originales. Les colonnes, les portraits, les statuts nous façonnent tout autant qu’elles nous intriguent. Déjeuner au bord du lac Nasser, soleil réconfortant, nous contemplons ce temple divin. 7h de route aller-retour pour 2h d’admiration qui en valent l’honneur.
Notre dernière heure s’annonce à Aswan. Nous négocions 3h de Felouque sur le Nil. Un petit bateau à voiles typique. Après consultation auprès de nos multiples rencontres nous nous dirigeons dans un magasin d’électroménager, au 2e étage, secrètement un fridge de bière à notre disposition. Nous achetons 4 quilles et partons au calme du Nil avec Shérif, le meilleur navigateur. Seul à bord, nous nous accostons à l’île Kitchener, un jardin de faune et de flore de quelques mètres vue sur le désert. Nous arrêtons également à l’île Éléphantine pour y contempler des ruines conjuguées à une vie rurale. La vie est bonne, soleil au rendez-vous, bière à la main, felouque sur le Nil, mon cœur près du sien, nous sommes au paradis du bonheur !
DAY VIII : LUXOR
Arrivés en soirée par train nous avons parcourus les rues de Luxor à la recherche d’un toit pour la nuit. Néfertiti, au cœur du souk, convient amplement à nos souhaits. Terrasse chaleureuse, ambiance d’auberges de jeunesse, table de billard sur le toit, la propreté des chambres…. Tous se ressemblent… sans commentaire… !
Le soleil et la chaleur sont complices aujourd’hui. Après la traversée du Nil en Ferry nous entamons une marche périlleuse dans les montagnes. La conquête de la Vallée des rois. Tels des habitués du désert, nous avons parcourus les vallées et les villages appauvris tout en s’arrêtant aux multiples tombes, temples et colosses qui croissaient notre chemin. D’abord le Ramesseum, temple funéraire de Ramsès II, un endroit romantique mais réduit à un état de ruine. Ensuite nous nous dirigeons vers une petite fourmilière, le temple des nobles. Nous y visiterons les tombes de Menna et de Nakht. Au delà d’une montagne rocailleuse nous arrivons à un majestueux Temple encastré au sein des rochers du désert : Hatchepsout. C’est ici que le vrai trekking débute. Nous sommes bien les seuls fous à grimper les pics du désert pour atteindre la Vallée des rois alors que les taxis et les autobus climatisés prennent la route les contournant. Exténués, le panorama en vaut l’effort mais je ne peux vous cacher que nous avons négocié un taxi pour le retour. Dans cette vallée mystique et royale, nous avons visité les tombes de Ramsès III, Ramsès IV et Thoutmosis III, trois des plus longues, profondes et colorées tombes dignes des honneurs profanes à ces rois.
Sur la route du retour, avant le coucher du soleil, nous gambadons calmement dans le majestueux temple de Medinet Habou. Les rayons de soleil perçants les immenses colonnes, il offre un cadre grandiose entre désert, culture et vie de village.
Anecdote : Il est tout à notre honneur d’être Canadien. Nous sommes bien accueillis et tous les Égyptiens nous répondent <> !
DAY IX: LUXOR
Contrairement au calme rural d’Aswan, les gens de Luxor, ville balnéaire, sont quelques peu agressants. Nous comprenons que leur survie dépend du tourisme mais il suffit d’une moindre fatigue pour être irrité au plus haut point.
Notre séjour à Luxor s’est terminé par une courte randonnée à vélo avec les plus biquettes des biquettes, en fait un tas de ferrailles sur roues difformes, à la destination de Karnak. Le plus grandiose temple d’Égypte. Le lieu où le dieu Amon trouva vie et sorti l’univers du chaos… l’Égypte ne semble pourtant pas sorti du chaos ! Ce temple comporte sanctuaires, chapelles, cours, colonnes, colosses, obélisques et même un lac. Nous y avons rencontré le scarabée fameux pour sa superstition. En y faisant 1 tour vous gagnerez la chance, 3 tours un mariage et 7, un enfant. À vous de deviner combien de tours nous avons fait !
Après ce fabuleux avant-midi ensoleillé, nous avons planifié notre séjour au Sinaï de la terrasse de l’hôtel. À 10h, vol direct à Sharm El-Sheik. Puisque cette ville située à la péninsule sud du Sinaï ne nous intéressait pas pour son avenue touristique et dispendieuse, un chauffeur est venu nous chercher à l’aéroport à minuit pour nous amener directement à Dahab.
DAY X, XI, XII : DAHAB LE PARADIS
Nous avons parcouru l’Égypte dans tous ses recoins depuis la dernière semaine et nous voilà à Dahab, le paradis pour relaxer. Ce bout de planète jumelle la culture des années 70 au mode de vie bedoin. Notre hôtel, le Pingouin, au pied de la mer rouge marie les plus beaux fonds marin du monde et les fabuleux paysages désertiques des montagnes du Sinaï. Notre première journée s’est résumée à flemmarder toute la journée sur les cousins à siroter des Stella froide, discuter avec des gens du monde et profiter de cette vue aquatique à couper le souffle.
Nous avons soupé autour du feu, avec tous nos amis, Guillaume a mangé les plus grosses crevettes du monde et moi, les meilleurs calamars. Après avoir dansé avec les bedoins, nous sommes allés dormir prêts pour la plongée demain. Si les livres indiquent qu’il s’agit de la meilleure place au monde pour la plongée sous-marine, nous confirmons que la mer Rouge redore des plus spectaculaires coraux et les poissons colorés les plus impressionnants. Accrochée au bras de Guillaume, tous mes sens ont automatiquement disparus pour se transmettre à toute sa capacité dans ma vue. Dans ta bulle, tu n’entends que ton respire constant et tu ne cesses d’être émerveillé par la beauté que tes yeux admirent.
En après-midi, nous avons vaqués à la même activité que le jour précédent soit flâner avec le soleil et la mer, Stella à la main, à discuter avec nos amis. Les mouches de l’Afrique ne nous dérangeaient plus, les enfants pauvres n’étaient plus harcelants et les chats de rue étaient devenus nos compagnons. C’était notre dernier souper avec nos amis, certains partaient pour la Jordanie, d’autres au Mont Sinaï, d’autre à Amsterdam, tandis nous entamons nos derniers jours dans ce merveilleux pays. Nous avons déjeuné en amoureux au bord de la mer, victimes des reflets de soleil dans l’eau.
Une note spéciale pour le retour au Caire. Considérant les multiples attentats survenus cette année, nous devions arrêter à plusieurs points de contrôle. 9h de route dans ce microbus roulant à toute allure dans les routes sinueuse des montagnes du Sinaï… l’aventure la plus dangereuse de notre voyage.
DAY XIII : LAST DAY
Notre voyage culturel ce conclue au musée Égyptien du Caire qui contient les plus valorables joyaux de toutes les dynasties de l’histoire Égyptienne. Tombeaux royaux, momies, sarcophages et statues sont au rendez-vous.
Une dernière visite dans le souk islamique pour les cadeaux, la fin se fait sentir. Demain c’est le départ. Nous avions quelques livres égyptiennes en trop et une dernière soirée. Sous la recommandation de Mostafa, nous avons décidé de passer notre dernière soirée sur le Nil. Nos amis américains du désert nous avaient parlé du mythique nain dansant le baladi. Sait-on jamais s’il fera parti de l’équipage… Cette croisière 5* (ils vont jusqu’à 10 étoiles en Égypte) débuta sous le rythme de musique nubienne. Pendant le souper, Guillaume s’est fait invité à danser avec la magnifique danseuse du ventre (avec beaucoup de ventre). Le clou de la soirée, la raison d’être de cette croisière, la satisfaction de notre activité : le nain et son maître. Nous avons rit comme de joyeux lutins !
Pendant la soirée, nous avons également découvert un 2e voyage dans notre voyage. Trop énervé de partir en Égypte, nous n’avions pas vérifié notre retour. 17 heures d’escale à Zurich. Pourquoi ne pas en profiter pour faire une petite balade dans cette magnifique ville – mais en plein hiver. Nous avons eu beaucoup de plaisir avec tout notre linge sur le dos brrr..
CONCLUSION
À tous ceux qui ont un goût de l’aventure, l’Égypte saura certainement rassasier votre désir. Je vous conseille de laisser l’imprudence venir à vous, la miraculeuse destinée vous étonnera puis vous émerveillera. La vie est si bien façonnée.
Nos highlights Le Désert Lybique : contemplation, admiration, silence, vie des bedoinsDahab (Sinaï) : Soleil, les gens qui s’y retrouvent, la plongée dans la mer rouge Les Arabes : La gentillesse du peuple, leur serviabilité, leur humour, leur bonheur de vivreLeur culture : La religion, le thé, la chicha, la nourriture, les voitures, la malpropretéLeur histoire : les temples, les hiéroglyphes qui ornent tous les monumentsAswan : 3h de felouque sur le NilAbu Simbel : l’impressionnant templeLe Caire : la vibration qu’elle dégage, immensité de la villeL’Amour qui nous uni malgré les lits insalubres …
Shukran (merci !)
INTRODUCTION – L’ÉGYPTE
Il n y a rien à comprendre. C’est un monde qu’on ne peut imaginer. C’est à la fois épeurant, mais rassurant. Si je peux me permettre une comparaison, le système routier peut représenter l’état de la situation. Il se résume par un chaos organisé (an Organized Chaos). Pas de lumière routière, à défaut de fonctionner, un Égyptien en patrouille sur quelques coins de rue coûte beaucoup moins cher. Pas de ligne de direction, personne n’est confiné à suivre une ligne. Pas de clignotant, la communication se fait par klaxon. Pas de courtoisie, piétons, ânes, chameaux et voitures, une fois qu’on s’engage on va jusqu’au bout. C’est à ne rien comprendre, mais pourtant ça fonctionne. C’est un peu le déroulement de ce voyage qui sera tout sauf ordinaire. (lire la suite>>)
DAY ONE : LE CHOC ET L’IMPRÉVISIBLE
Un premier vol comme à l’habitude, où l'excitation de voir trois films de suite gagne sur le repos que l’on devrait épargner. Brûlés, à l’escale on s’endort entre deux prières de nos nouveaux confrères. Le 2e vol n’a existé que dans nos rêves. Les traits tirés, on arrive sans aucune attente à l’aéroport du Caire. À la sortie, tel que confirmé par un maigre courriel, un chauffeur nous attendait pour nous conduire à notre mystérieux hôtel… le Lotus. C’est sur la route de l’aéroport au centre-ville que le choc visuel et culturel s’est fait sentir. Garde a celui qui pense vouloir se louer une voiture… la réponse est évidente (NON!).
Nous arrivons devant une façade mais c’est par le côté que nous trouverons une vieille porte. Elle donne dans une boîte. L’ascenseur sans porte qui nous monte à notre chambre est à la lumière de l’ambiance qui nous attend. Notre première gaffe. Un prix ridicule pour 2 nuits (45$). Et notre chambre… deux lits minces, je parle bien aussi de l’épaisseur du matelas. Une chambre de bain insalubre et un plancher cassé.
Et hop ! Nous partons à la découverte de cette ville grise et sale. Avec bonne volonté nous allons à la recherche de l’office du touriste. Suggéré dans notre Lonely Planet, nous trouverons réponse et aide pour concrétiser nos intentions. Déjà les rues byzantines ne nous facilitent pas la tâche, mais le défi de traverser un boulevard sans lumière n’est certainement pas pour les gens type
On retourne à l’hôtel brulé et, inévitablement, on se perd dans les rues du Caire. Guillaume aperçoit au loin une affiche
Nous repartons pour aller se coucher en gambadant d’énervement, main dans la main, tout d’un coup insouciant du prochain moment. Nous souhaitions ardemment trouver une SAQ dans ce pays musulman pour prendre une bière à la santé de notre voyage. En marchant, nous croisons un homme qui nous crie <>, Guillaume avait pris soin de porter son chandail aux couleurs du Canada. Nova est originaire du BC et habite le Caire depuis près de 2 ans. Nous échangeons quelques mots et il nous invite à prendre une bière dans un bar. Al-Horreya, une salle intemporelle qui me rappelle nos partys de Noël avec mon arrière grand-mère dans le sous-sol de l’église. Or, l’ambiance est au rendez-vous par l’échange et les rires que partagent tous ces Arabes. Nous rencontrons entre autres Hussan et Youssef autour d’une bière, 2 colas et ces graines de bière salées et humides dont on ne peut manger la coquille. Ouf, une fin de journée fructueuse et bien remplie.
Objectif I : dépaysement visuel et culturel : mission accomplie !
Prémisse du voyage I : No plan is good plan
Prémisse du voyage II : Just go with the flow
Comme Alain Bashung dit si bien, nous prenons soin de <>
La nuit a été pénible. Le manque de sommeil, le décalage horaire et les bruits suspicieux ne sont pas la clé d’une bonne nuit de sommeil. Une mouche tentait innocemment de se poser sur mon front, le seul bout de peau que je lui offrais. Finalement, elle s’est tentée sur Guillaume qui a mis fin à ses jours. Et ceux qui ont vu OSS 117, le Chaman diffuse bel et bien une prière partout à travers les 22 millions d’habitants de la ville a 5h AM.
DAY II : THE ANTICS
La journée commence par le déjeuner inclus. Nous montons les marches crochues de l’hôtel pour se rendre à cette salle qu’ils nomment Restaurant. Définitivement, cet hôtel est bizarre. Les gens qui y travaillent font peur. Les murs sont en plaqués bruns revêtus d’affiches sales présentant des Égyptiens qui nous suivent du regard. Vous imaginez ce type de portrait qui semble vous chasser du regard en chuchotant <> Pour revenir au déjeuner, une gorgée de thé a suffi, l’état des fèves servies dans l’eau délavée ne nous a pas interpellées.
7h45 rencontre à l’hostel canadien ou Mohammed nous attend. Il se fera le plaisir pour 30$ de nous conduire où l’on veut pour la journée. D’abord Mostafa nous demande < êtes vous étudiants vous jouiriez de 50% de rabais partout> nous lui indiquons que malheureusement…
Destination Saqqarah et Giza, les incontournables pyramides. Saqqarah n’est en fait pas considérée comme une pyramide. Sa forme en palier n’est pas conforme avec la description des pyramides qui sont géométriquement et architecturalement parfaites. Saqqarah est toutefois la plus vieille au monde. Son nom signifie fertilité. Nous constatons en effet quelques verdures et bouts de terre exploités. Je constate surtout les villages et l’insouciance qui les habite. La pauvreté est palpable, les enfants n’ont d’autres à faire que de s’agripper à l’arrière d’un véhicule qui l’amènera à un autre village, les femmes et les bébés cohabitent avec les chiens et chats de rue et tout comme eux, ils observent le temps filer. Tel Trent Reznor le chante
Avant d’arriver à Giza, les fameuses pyramides, nous arrêtons dans une institution qui nous explique comment on fabrique le papyrus. La fleur de cette plante personnifie le soleil et la tige triangulaire avec laquelle on fabrique le papyrus représente les pyramides. Les Égyptiens vous offrent toujours le thé lorsque vous entrez chez eux. Ils sont très accueillants et n’hésiteront pas à vous aider. Ils ont souvent une idée mercantile derrière la tète mais un simple non ne les offusque pas, ils sont ni rancuniers, ni insistants.
Nous arrivons finalement à la destination ultime de tous les voyageurs: Giza. La porte d’une des 7 merveilles du monde où l’on y admire la gigantesque pyramide de Chéops et le Sphinx. Ce géant lion ailé avec une tète et un buste de femme vous hypnotisera des votre entrée sur le site. Jadis, le Sphinx tuait les voyageurs incapables de résoudre l’énigme. Le site désertique couvre 12 KM. Il n’y a d’autres mots pour exprimer la grandeur de ces 3 impressionnantes pyramides, d’autant plus lorsque l’on sait comment elles ont été bâties. Sa grandeur extérieure est surréelle par rapport au tunnel carré qui mène, accroupis à quatre pattes, à une grande pièce 200m plus bas. Tout cet honneur pour y insérer un sarcophage, la tombe du roi. Après un moment de recueillement devant ce chef d’œuvre humain, nous sommes arrêtés pour une bière dans une petite place donnant sur le site. Seuls sur la terrasse à boire une bière desalcolisée (difficile de trouver des boissons alcoolisées sur les sites historiques), un couple se joint. Comme cette planète est drôlement petite, il s’agissait de 2 québécois de Hull.
Après avoir visité ces antiquités incontournables, nous nous dirigeons vers le Caire Islamique. Je prends soin de bien poser mon pashmina sur ma tète alors que nous allons à la citadelle. Un fort contenant des dizaines de mosquées. Nous retirons nos souliers et sommes priés de ne jamais poser la semelle sur les tapis. Une heure plus tard nous terminons la journée au nord du Caire Islamique dans le souk Kan El-Khalili. Un immense marché où vos talents de négociateur seront mis à l’épreuve. Nous fourmillons ces minces ruelles bondées de monde et grignotons un de ces fameux pitas en forme de pain. Nous quittons le cœur rempli de vibrations.
De retour à l’hostel canadien nous prenons un thé dans le chilling room où nous faisons connaissance d’un homme de retour de l’Iran et de James un gars sympa du BC. Le temps file rapidement, il est déjà 8h et notre ventre crie famine. Nous nous attablons au réputé Felfela pour un bon souper typique et une Stella locale alcoolisée. Le repas était succulent (à ce point nos critères ne sont pas très élevés !!!). Avant de rentrer nous visitons un local Égyptère afin de valider le coût pour un vol de Luxor à Sharm El Sheik puisque James nous a avertis qu’il arrive que le Ferry ne fonctionne pas sur la Mer Rouge pour cause de vent sévère. À la sortie nous nous disons que le prix semble dispendieux quand un Égyptien nous arrête <> Il nous offre un prix concurrentiel et nous invite pour le thé dans son magasin de parfum. Il nous enseveli de cet encens de fleurs avant d’encaisser notre refus d’achat. À contre courant nous retournons au Lotus… l’hôtel mystérieux… À l’entrée un des hôtes est couché au sol … à ne rien comprendre. Curieusement, notre fatigue était si importante que nous nous sommes endormis comme des petits bébés.
DAY III IV : LE DÉSERT LYBIQUE
Nous devions être à l’hostel Canadien pour 7h puisque notre bus pour le désert Lybique quitte à 8h de la gare centrale. À 6h40 nous attendons ce douteux ascenseur très heureux de quitter à jamais cet hôtel mystérieux que je ne recommanderai JAMAIS ! Surprise, notre chauffeur est là nous expliquant qu’il n y a plus de place pour le bus de 8h et que nous devons être à la gare dans 10 minutes… pas de doute il saura faire sa route à sa façon ! Bien entendu à 7h nous sommes assis dans un bus rempli d’Égyptien qui fument et se lancent des répliques. Avant de nous laisser seuls sans balise notre chauffeur nous averti… <>.
Alors nous sommes partis pour une toute nouvelle aventure imprévisible. Assise dans ce bus nous traversons des champs et des villages au même rythme que mon inspiration s’alimente. Ces villages sont indescriptibles. Il s’agit de maisons bâties de briques rouges non terminées et sans toit, que le gouvernement a construit pour toutes les familles pauvres du pays. Le linge sale mais lavé sèche au gré du vent sableux et odorant. Certains gagnent leur pain en vendant au coin des rues des carottes et des patates pendant que les enfants et les hommes flânent dans les ruelles, cigarette à la main. Alors que Guillaume dort accroupi sur mon épaule, j’écris mes pensées désorganisées sur un bout de papier en m’inspirant d’un temps à l’autre de cette vue désertique que l’on percevra pendant 5h.
Bahariya, est un oasis, signifiant <>. Bahariya est encore plus pauvre que tout ce que j’avais vu depuis. Un passager qui descend dit <>, donc nous descendons du bus. Seuls et perplexes, l’inquiétude s’empare de nous alors que tous les regards du village se dirigent vers nous. Je me sentais comme un vers de terre vulnérable devant un banc de poissons affamés. Un homme nous incite
Le premier arrêt est au plus haut pic du désert noir que nous avons grimpé avec tant d’enthousiasme. Bahariya est un oasis dans le mystérieux désert noir. Par son sol noir et rocailleux, il représente le passage obligé avant d’atteindre le paradis (le désert blanc). Avant le coucher du soleil, nous arrivons à l’unique désert blanc. Vaste sol crème et sableux, le désert blanc redore de formes spectaculaires et amusantes. Comme si nous marchions sur une autre planète, la vision infinie sculpte des roches incroyables. Le coucher du soleil est doux, les couleurs pastels du ciel nous attendries, le silence du désert nous hypnotise, une nuit inoubliable s’amorce. À notre insu, un campement prend forme, les bedoins, nous préparent à souper. À la lumière des étoiles nous discutons autour du feu où les cuisses de poulet grillent à la chaleur de la fine braise. Assis sur des matelas au calme absolu du désert, tous jouissent de cette expérience inexplicable, unanime et inoubliable. Après le souper les bedoins se sont donnés à cœur joie de chanter et danser comme ils le font si bien. Les carcasses de poulet ont été déposées quelques pieds plus loin où nous avons admiré dans le noir les renards affamés dévorer nos restants. Plusieurs sont allés dormir alors que Guillaume, Jack, Jérémie, les Bedoins et moi avons veillés au bord du feu en fumant la chicha d’une main et en caressant le sable doux de l’autre. Nous avons dormi sous les étoiles quand une fine pluie rare nous a rafraîchie les joues. La nuit fût fraîche mais le levé du soleil au sommet de cette colline blanche en a valu la chandelle. Un plaisir tendre ! Une nuit courte, l’âme posée, nous avons déjeuné au levé du soleil au cœur du magnifique et pur désert blanc.
Nous retournons à Bahariya, le village des bedoins, les hommes de la lumière du désert. De retour à l’oasis, nous nous remettons de l’expérience avec nos nouveaux amis et jouons au Ping pong. Nos amis quittent le pays, Jérémie nous rejoindra à Dahab dans 1 semaine et nous, nous nous installons au petit jardin. Thé à la main, victime des rayons de soleil qui traversent les bambous désordonnés, j’écris ses quelques lignes alors que Guillaume fouille dans les livres. Chaque minute sans jamais savoir où l’on va.
Talaat, notre conducteur du désert, revient vers 15h et nous suggère une tournée du village. Et hop, nous sommes partis pour une aventure qui sera trépidante et étonnante. Parsemé de désert, de petits lacs, de palmiers et de maisons à demie construites, nous découvrons l’oasis à travers les yeux d’un bedoin. Il nous amène aux plus belles places dont un hot spring, eau chaude filtrée au souffre desservant le village en eau « propre ».
Pendant que Guillaume discute avec ce passant qui transporte des herbes à dos d’âne, j’écris ces quelques lignes. Le paradis. Ces gentils hommes m’appellent au loin pour les joindre à prendre le thé bedoin dans leur modeste demeure - si on peut appeler cela une demeure. Nous sommes sous le charme de la culture arabe. Aucune communication possible avec ce bedoin, nous dégustons le meilleur thé accroupis près de quelques braises, nous nous échangeons des sourires. Un moment privilégié !
Avant le retour nous avons, entre autre, arrêté au sommet d’une énorme montagne donnant sur tout l’oasis mais surtout permettant une vue à couper le souffle au couché du soleil. Nous avons également eu le privilège de passer par les endroits secrets de la ville puisque nous avons demandé si nous ne pouvions acheter 4 bières pour l’hôtel. Mission délicate, secrète et fructueuse !
Pour la nuit, un lit mince et sale, il ne nous tentait pas plus qu’il le faut. Nous avions toutefois prévu le coup en apportant un drap contour, mais puisque tous les draps n’étaient pas propres, nous nous sommes enroulés du drap contour, recouvert des couvertes chaudes et espérés ne pas trop bouger. Solution parfaite : nous avons dormi comme des bébés.
DAY V : L’OASIS DE BAHARIYA
Après le même déjeuner qu’au désert (la variété gastronomique n’est pas à son meilleur en Égypte) nous avons quitté en voiture avec le DG du campement. Il est passé chercher sa femme voilée et son enfant. Il a laissé sa femme au travail et nous a expliqué fièrement qu’elle travaillait et curieusement, il a justifié qu’elle aimait bien porter le voile complet. Nous avons ensuite visité les Golden momies. Ce n’est qu’en 1999 qu’un âne a tombé dans un trou et lorsqu’ils ont été le chercher ils ont trouvé une momie. Ils ont creusé aux alentours et en ont découvert une dizaine. Ces corps momifiés étaient jadis tous recouverts d’or mais bien évidemment l’or a été volé, il ne restait que quelques morceaux. Par après nous avons visité une autre tombe. Petit cachet creusé dans le sol, cette place contenait 26 familles, les gens habitant l’oasis à l époque. Sur les murs nous avons reconnu les cryptèques du Sun set au Sun rise ainsi que le jugement dernier. Nous avons questionné le bedoin sur la raison du jugement et il nous a expliqué difficilement (à cause de la langue) qu’un homme a été condamné puisqu’il croyait que les hommes partis à la guerre dans le désert ne reviendraient pas et il a mis toutes les femmes du village enceintes. Vous pouvez imaginez pourquoi on lui a coupé les 2 bras lors du retour des hommes à l’oasis. Nous avons été conduits à l’arrêt de bus, en route je me suis amusée avec Arhmet, l’enfant du conducteur. Le rire vif d’un enfant avec qui on joue à cache-cache est vraisemblablement le même au Canada comme en Égypte.
Nous retournons présentement au Caire dans cet autobus bondé d’hommes et d’enfants Égyptiens. Ce voyage est magique, comme la vie est bonne !
De retour au Caire.
Notre train de nuit pour Aswan quitte à 8h30 et à 8h05 Mostafa n’est toujours pas de retour avec notre billet d’avion pour Sharm El Sheik. A 8h10 il nous place dans un taxi et nous lance <> 8h21 toujours dans le taxi, pris dans le trafic. Nous demandons au conducteur de nous rassurer mais ce dernier ne comprend pas et ne parle pas un mot anglais. 8h22 toujours dans le taxi nous décidons de prendre nos sacs et s’en suit une course folle. Tel des poules pas de têtes, nous courons en demandant aux habitants <> pas de chance pour nous personnes ne nous comprend. Nous courons encore sous l’adrénaline et l’espoir. Je vois une affiche contenant 1 mot anglais
DAY VI : ASWAN
Aswan est une ville coquette. Sa verdure et sa proximité au Nil rendent toutes ses vues magnifiques. Une journée chaude et ensoleillée nous accueille. Notre hôtel, Keylany possède une terrasse typique sur son toit au cœur du souk. Nous avons loué une biquette pour la journée. Sans trop savoir où l’on va, nous avons longé la corniche du Nil passant par des quartiers pauvres d’Aswan jusqu’au fabuleux temple de Philae. Dans un décor enchanteur, le temple se situe sur une île accessible que par BAC. Le plus beau de la ville, Philae impressionne par ses colonnes et ses murs encryptés de hiéroglyphes. Une île charmante, un temple majestueux, une balade en bac sur le Nil calme et un soleil chaud qui s’apprête à se coucher. Avec chance, nos biquettes sont toujours là au pied du mur. À mi-chemin de notre balade du retour, nous arrêtons au restaurant Panorama, très accueillant, placé au bord du Nil. Nous y dégusterons un thé bedoin servi sur charbon dans un bocal en bois. Nous prenons notre courage à deux mains pour retourner nos biquettes dans ce quartier à l’ombre du secteur touristique, un endroit Spooky ! Nous marchons tranquillement par le souk qui nous mènera à l’hôtel. Il est agréable de s’y balader, des marchands de saveur inondent les petites ruelles sablonneuses. C’est le paradis des épices et des milles odeurs, une bière et un thé sur la terrasse conclue notre belle journée à Aswan. Couché tôt, le microbus nous attend à 3h30 AM pour Abu Simmel.
DAY VII : ABU SIMBEL - ASWAN
Une route en convoi armé d’Aswan à Abu Simbel des 3h30 AM du matin. C’est à 6h45 que l’on arrive tout près de la limite du Soudan, aux rives du Lac Nasser. Quelques peu endormis nous contournons à la marche une montagne de roche afin de s’approcher du lac agité par la brise matinale. En tournant la tête ce sont 4 gigantesques colosses représentant Ramsès II, le roi le plus imbu de soi même. Fascinant, il s’agit du plus impressionnant temple jamais vu. Ils sont là assis dans la position traditionnelle, mains sur les genoux, portant la barbe postiche, éternellement jeune et regardant vers l’est le soleil levant. L’intérieur du temple est tout aussi majestueux. Ses sculptures sont encore précisément gravées et on peut même y retrouver ses couleurs originales. Les colonnes, les portraits, les statuts nous façonnent tout autant qu’elles nous intriguent. Déjeuner au bord du lac Nasser, soleil réconfortant, nous contemplons ce temple divin. 7h de route aller-retour pour 2h d’admiration qui en valent l’honneur.
Notre dernière heure s’annonce à Aswan. Nous négocions 3h de Felouque sur le Nil. Un petit bateau à voiles typique. Après consultation auprès de nos multiples rencontres nous nous dirigeons dans un magasin d’électroménager, au 2e étage, secrètement un fridge de bière à notre disposition. Nous achetons 4 quilles et partons au calme du Nil avec Shérif, le meilleur navigateur. Seul à bord, nous nous accostons à l’île Kitchener, un jardin de faune et de flore de quelques mètres vue sur le désert. Nous arrêtons également à l’île Éléphantine pour y contempler des ruines conjuguées à une vie rurale. La vie est bonne, soleil au rendez-vous, bière à la main, felouque sur le Nil, mon cœur près du sien, nous sommes au paradis du bonheur !
DAY VIII : LUXOR
Arrivés en soirée par train nous avons parcourus les rues de Luxor à la recherche d’un toit pour la nuit. Néfertiti, au cœur du souk, convient amplement à nos souhaits. Terrasse chaleureuse, ambiance d’auberges de jeunesse, table de billard sur le toit, la propreté des chambres…. Tous se ressemblent… sans commentaire… !
Le soleil et la chaleur sont complices aujourd’hui. Après la traversée du Nil en Ferry nous entamons une marche périlleuse dans les montagnes. La conquête de la Vallée des rois. Tels des habitués du désert, nous avons parcourus les vallées et les villages appauvris tout en s’arrêtant aux multiples tombes, temples et colosses qui croissaient notre chemin. D’abord le Ramesseum, temple funéraire de Ramsès II, un endroit romantique mais réduit à un état de ruine. Ensuite nous nous dirigeons vers une petite fourmilière, le temple des nobles. Nous y visiterons les tombes de Menna et de Nakht. Au delà d’une montagne rocailleuse nous arrivons à un majestueux Temple encastré au sein des rochers du désert : Hatchepsout. C’est ici que le vrai trekking débute. Nous sommes bien les seuls fous à grimper les pics du désert pour atteindre la Vallée des rois alors que les taxis et les autobus climatisés prennent la route les contournant. Exténués, le panorama en vaut l’effort mais je ne peux vous cacher que nous avons négocié un taxi pour le retour. Dans cette vallée mystique et royale, nous avons visité les tombes de Ramsès III, Ramsès IV et Thoutmosis III, trois des plus longues, profondes et colorées tombes dignes des honneurs profanes à ces rois.
Sur la route du retour, avant le coucher du soleil, nous gambadons calmement dans le majestueux temple de Medinet Habou. Les rayons de soleil perçants les immenses colonnes, il offre un cadre grandiose entre désert, culture et vie de village.
Anecdote : Il est tout à notre honneur d’être Canadien. Nous sommes bien accueillis et tous les Égyptiens nous répondent <> !
DAY IX: LUXOR
Contrairement au calme rural d’Aswan, les gens de Luxor, ville balnéaire, sont quelques peu agressants. Nous comprenons que leur survie dépend du tourisme mais il suffit d’une moindre fatigue pour être irrité au plus haut point.
Notre séjour à Luxor s’est terminé par une courte randonnée à vélo avec les plus biquettes des biquettes, en fait un tas de ferrailles sur roues difformes, à la destination de Karnak. Le plus grandiose temple d’Égypte. Le lieu où le dieu Amon trouva vie et sorti l’univers du chaos… l’Égypte ne semble pourtant pas sorti du chaos ! Ce temple comporte sanctuaires, chapelles, cours, colonnes, colosses, obélisques et même un lac. Nous y avons rencontré le scarabée fameux pour sa superstition. En y faisant 1 tour vous gagnerez la chance, 3 tours un mariage et 7, un enfant. À vous de deviner combien de tours nous avons fait !
Après ce fabuleux avant-midi ensoleillé, nous avons planifié notre séjour au Sinaï de la terrasse de l’hôtel. À 10h, vol direct à Sharm El-Sheik. Puisque cette ville située à la péninsule sud du Sinaï ne nous intéressait pas pour son avenue touristique et dispendieuse, un chauffeur est venu nous chercher à l’aéroport à minuit pour nous amener directement à Dahab.
DAY X, XI, XII : DAHAB LE PARADIS
Nous avons parcouru l’Égypte dans tous ses recoins depuis la dernière semaine et nous voilà à Dahab, le paradis pour relaxer. Ce bout de planète jumelle la culture des années 70 au mode de vie bedoin. Notre hôtel, le Pingouin, au pied de la mer rouge marie les plus beaux fonds marin du monde et les fabuleux paysages désertiques des montagnes du Sinaï. Notre première journée s’est résumée à flemmarder toute la journée sur les cousins à siroter des Stella froide, discuter avec des gens du monde et profiter de cette vue aquatique à couper le souffle.
Nous avons soupé autour du feu, avec tous nos amis, Guillaume a mangé les plus grosses crevettes du monde et moi, les meilleurs calamars. Après avoir dansé avec les bedoins, nous sommes allés dormir prêts pour la plongée demain. Si les livres indiquent qu’il s’agit de la meilleure place au monde pour la plongée sous-marine, nous confirmons que la mer Rouge redore des plus spectaculaires coraux et les poissons colorés les plus impressionnants. Accrochée au bras de Guillaume, tous mes sens ont automatiquement disparus pour se transmettre à toute sa capacité dans ma vue. Dans ta bulle, tu n’entends que ton respire constant et tu ne cesses d’être émerveillé par la beauté que tes yeux admirent.
En après-midi, nous avons vaqués à la même activité que le jour précédent soit flâner avec le soleil et la mer, Stella à la main, à discuter avec nos amis. Les mouches de l’Afrique ne nous dérangeaient plus, les enfants pauvres n’étaient plus harcelants et les chats de rue étaient devenus nos compagnons. C’était notre dernier souper avec nos amis, certains partaient pour la Jordanie, d’autres au Mont Sinaï, d’autre à Amsterdam, tandis nous entamons nos derniers jours dans ce merveilleux pays. Nous avons déjeuné en amoureux au bord de la mer, victimes des reflets de soleil dans l’eau.
Une note spéciale pour le retour au Caire. Considérant les multiples attentats survenus cette année, nous devions arrêter à plusieurs points de contrôle. 9h de route dans ce microbus roulant à toute allure dans les routes sinueuse des montagnes du Sinaï… l’aventure la plus dangereuse de notre voyage.
DAY XIII : LAST DAY
Notre voyage culturel ce conclue au musée Égyptien du Caire qui contient les plus valorables joyaux de toutes les dynasties de l’histoire Égyptienne. Tombeaux royaux, momies, sarcophages et statues sont au rendez-vous.
Une dernière visite dans le souk islamique pour les cadeaux, la fin se fait sentir. Demain c’est le départ. Nous avions quelques livres égyptiennes en trop et une dernière soirée. Sous la recommandation de Mostafa, nous avons décidé de passer notre dernière soirée sur le Nil. Nos amis américains du désert nous avaient parlé du mythique nain dansant le baladi. Sait-on jamais s’il fera parti de l’équipage… Cette croisière 5* (ils vont jusqu’à 10 étoiles en Égypte) débuta sous le rythme de musique nubienne. Pendant le souper, Guillaume s’est fait invité à danser avec la magnifique danseuse du ventre (avec beaucoup de ventre). Le clou de la soirée, la raison d’être de cette croisière, la satisfaction de notre activité : le nain et son maître. Nous avons rit comme de joyeux lutins !
Pendant la soirée, nous avons également découvert un 2e voyage dans notre voyage. Trop énervé de partir en Égypte, nous n’avions pas vérifié notre retour. 17 heures d’escale à Zurich. Pourquoi ne pas en profiter pour faire une petite balade dans cette magnifique ville – mais en plein hiver. Nous avons eu beaucoup de plaisir avec tout notre linge sur le dos brrr..
CONCLUSION
À tous ceux qui ont un goût de l’aventure, l’Égypte saura certainement rassasier votre désir. Je vous conseille de laisser l’imprudence venir à vous, la miraculeuse destinée vous étonnera puis vous émerveillera. La vie est si bien façonnée.
Nos highlights Le Désert Lybique : contemplation, admiration, silence, vie des bedoinsDahab (Sinaï) : Soleil, les gens qui s’y retrouvent, la plongée dans la mer rouge Les Arabes : La gentillesse du peuple, leur serviabilité, leur humour, leur bonheur de vivreLeur culture : La religion, le thé, la chicha, la nourriture, les voitures, la malpropretéLeur histoire : les temples, les hiéroglyphes qui ornent tous les monumentsAswan : 3h de felouque sur le NilAbu Simbel : l’impressionnant templeLe Caire : la vibration qu’elle dégage, immensité de la villeL’Amour qui nous uni malgré les lits insalubres …
Shukran (merci !)
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